Une nuit de pleine lune. De la neige et du sang.
Accroupie dans cette poudreuse immaculée, la jeune adolescente regarde ses paumes couverte de sang. Les flocons de neige d’un blanc pur tombent au creux de ses mains, se laissant souiller par la terrible couleur qui l’imprègne comme jamais. Lana ne bouge pas, prostré, se sentant aussi souillé que ses beaux flocons. Au loin, dans la foret où l'avion s'est écrasé, c’est le chaos. La douleur, l’agonie, et le métal craquant sous les flammes se font entendre. Mais elle ne bouge pas. Malgré le souffle chaud du carburant en train de brûler, malgré les cris des rescapés, elle ne bouge pas, tétanisée, choquée par ce qu'il vient de se passer. Qu’est-il arrivé ? Comment est-ce possible ? Comment s'est-elle retrouvé hors de l'avion avant qu'il ne s'écrase ? Seules ces questions tournent dans sa tête. Puis un horrible crissement se fait entendre. L'avion se disloque. Ce bruit a le don de la sortir de sa torpeur. Ses parents ! Ils sont encore à l’intérieur de la carcasse, elle peut encore les sauver. Elle se relève et court vers l'avion en flamme. Mais trop tard, l'explosion balais tout sur son passage. Elle tombe en arrière sous l'effet du souffle, son corps laissant une empreinte dans la neige.

C'est fini, tout est fini. Le silence qui suit l'explosion lui fait comprendre qu'ils ont tous péri, qu'elle est la seule rescapé. Vaincu par la fatigue et par le désespoir, la jeune fille sombre dans les ténèbres. Seul un écho retenti dans son âme. « Tu dois survivre. Tu as une mission, une promesse à tenir. Tu dois survivre »

Lorsqu'elle se réveille, rien n'a changé. Ce n'était pas un mauvais rêve, mais bien la réalité. Le feu s'est éteint, l'odeur de chaire brûlées est restée. Elle se relève et voit la scène au loin, la noirceur du carnage. Les larmes coulent le long de ses joues. Son corps parcouru de soubresaut, elle pleure de tout son saoul, de tout son être. Elle ne comprend pas pourquoi elle a survécu, pourquoi n'est-elle pas morte avec ses parent. Pourquoi cette injustice. « Parce que tu dois survivre. Parce que tu as une promesse à tenir » Cette phrase résonne encore, elle n'en comprends pas le sens, mais elle agit comme un leitmotiv', son regard brille d'une détermination qu'elle ne se connaît pas. Lana essuie ses larmes, elle pleurera plus tard, quant elle sera sauf, en attendant il lui faut se trouver un refuge pour la nuit C'est dans une grotte trouvé non loin qu'elle s'abrite, se demandant comment elle va s'en sortir.

Lana Krista Leigh a 17 ans. Elle est née à New York et a été élevé dans la richesse et le luxe sans jamais manquer de rien. En plus de la fortune, la notoriété l'accompagne chaque jours : son grand-père n'est rien d'autre que le maire de la Big Apple et ceux depuis cinq ans, et la 20ème fortune du monde. De plus, la famille Leigh a fondée plusieurs entreprises dans le domaine financier et de la télécommunication. Partout où elle va, on la connaît, on la salut, on lui ouvre les portes. Elle grandit avec l'amour et l'affection que lui ont donné ses parents. Ses deux prénoms, c'est sa mère aux origines italiennes qui les a choisie. Lana, le nom d'un petit village au nord de l'Italie, là où a grandit sa famille maternelle. Krista, le nom de sa grand-mère défunte, née en Finlande, mais expatriée en Italie pour vivre avec l'homme qu'elle aimait. La vie à toujours était facile pour la petite Lana , et elle ne s'en ai jamais rendu compte. C'est pour ça qu'aujourd'hui, gelant de froid dans cette grotte sombre, elle se demande quoi faire.

Pourtant, elle n'a pas été élevée comme une petite fille gâtée. Le mot d'ordre dans la famille Leigh c'est « Le travail ! » La fortune n'est pas arrivée toute seule dans leurs poches, la notoriété non plus, ils ont tous travaillé dur pour ça, elle en doit en faire autant. Alors Lana a suivie ce bel exemple à l'école, ramenant chaque années d’excellents résultats. C'est aussi dans cet esprit qu'elle a développée son assurance et sa témérité. Elle réussi à avoir ce qu'elle veut, par ses propres moyens ou en utilisant son nom, peu importe, c'est le résultat qui compte. Elle possède une vrai force de caractère qui l’amène partout où elle veut. Alors aujourd'hui, dans cette épreuve, il faut qu'elle utilise toute cette force et ce courage qu'elle a en elle pour ce sortir de là.

Dehors, la neige a cessée de tomber, le ciel sombre est maintenant parsemé d'étoiles tout autour de sa lune ronde. Elle doit profiter de ce moment de répits pour retrouver la civilisation. Le froid l'engourdit, il ne faut pas rester immobile, et sa blessure à la tête qu'elle avait réussi à ignorer jusque là, commence à se faire ressentir. Lana sort de sa grotte pour scruter l'horizon à la recherche d'un village éclairé. En dehors de la foret, au delà d'une plaine, elle voit des lumières, ce qu'elle espérait. Il suffit de les rejoindre et elle pourra rentrer chez elle. Alors elle commence à marcher dans le froid sibérien, traversant cette terre plate et désolée. Mais ce n'est pas une terre, c'est au bout de quelques mètres qu'elle s'en rend compte, quant la glace craque et cède sous ses pieds.

Lana tombe dans l'eau glacée. Le choc du froid est tel, qu’elle reste engourdit un moment avant de faire quoi que ce soit, puis elle commence à s'agiter, à nager pour remonter à la surface. Mais ses membres sont trop faible, elle se sent couler de plus en plus vers les profondeur du lac. Cette fois c'est la fin, il n'y a plus rien a faire, elle abandonne. Mais dés que cette idée l’effleure son esprit, une voix douce et rassurante souffle dans son esprit.

« Les humains peuvent parfois réussir de grandes choses »

Cette voix sortie d'outre tombe, elle a l'impression de la connaître, une réminiscence d'un lointain passé, mais n'arrive pas à lui donner de nom. A cet instant une énergie s'éveille au plus profond de son être, une douce chaleur qui lui réchauffe l'âme et le cœur, galvanisant son courage et sa détermination. Elle se remets à nager, ne sentant plus le froid qui l'entoure et regagne la glace qui s'est reformée. Lana tiens le coup et n'abandonne pas, elle tape sur la glace, encore et encore, elle sait qu'elle peut le faire, qu'elle peut s'en sortir. L'air dans ses poumons commence à manquer, mais elle résiste. Elle ignore d'où vient cette force, quelque chose en elle explose et la glace cède sous un dernier coup.

Lana sort de l'eau et regagne le bord, épuisée. Tout ça c'est trop pour une adolescente de sa condition, pour son petit corps faible. Son regard vers le ciel, des ombres passent au dessus d'elle, des hululements se font entendre, des oiseaux de nuit. Des hiboux, des chouettes, ils s'agitent tout autour d'elle comme pour saluer son exploit. Elle doit rêver, tout cela n'est qu'un rêve. Il suffit qu'elle se rendorme et elle se réveillera à nouveau dans son lit et pourra passer Noël en Laponie avec ses parents comme c'était prévu.

C'est avec cette douce illusion que Lana s’endort dans la neige.


Lana a dix-neuf ans et vient d'entrer à Harvard, continuant paisiblement sa vie depuis ce drame. Deux ans ont passé. Le crash de l'avion a bel et bien eut lieu et la jeune fille a enterrée ses parents. Le chagrin est passé mais la tristesse reste, elle ne peut voir la neige sans penser à eux. Le tapage médiatique de l'époque, « Les new-yorkais soutiennent leur maire et sa petite fille », est retombé. Tant mieux, elle a eut du mal à supporter ça, c'est son grand-père qui s'en est occupé tout en protégeant sa petite-fille. Mais des questions restent en suspend. Comment s'en est-elle sortie ? Elle en ignore les détails, elle sait juste qu'un inconnu l'a retrouvé dans la neige et l'a emmené à l’hôpital le plus proche. On l'a ensuite rapatrié à New York. Sa cicatrices montre qu'elle n'a pas rêvé les choses étranges qui se sont passées dans cette foret enneigée. A l'arrière du crâne, lorsque sa tête a cogné contre une pierre après s’être... téléportée, elle n'arrive toujours pas à y croire, hors de l'avion. Elle n'est pas visible, cachée par sa masse de cheveux hirsutes.

Toute ces choses étranges, elle n'en a jamais parlé à personne, comment pourrait-elle ? Il faut juste les oublier, mais ce n'est pas aussi simple. Malgré sa famille, ses amis et tout ce qui l'entour, Lana ne se sent pas à sa place. Elle a l'impression que quelque chose l'attend ailleurs, une autre destinée. Elle repense à ces mots venant du fin fond de son esprit « Tu a une mission, une promesse », impossible à oublier, elle commence à comprendre qu'ils viennent d'elle-même, qu'elle doit se souvenir. Mais se souvenir de quoi ? Puis tout au fond d'elle, il y a cet univers intérieur qui prend de plus en plus d'importance en son esprit et en son corps, lui rappelant cette sensation qu'elle a eut en saisissant la lance. Comment expliquer tout ça, elle n'y arrive pas.

Puis vient une visite au Met, une exposition sur la Grèce antique. A l'entrée, une immense et somptueuse statue d'Athéna. La déesse est coiffée d'un casque et tient un spectre dans sa main droite. Lana reste interdite devant l'évidence qui la saisit. Un sentiment de bien-être et de gratitude s'empare d'elle, puis de dévotion. Si elle est encore en vie, c'est grâce à elle, si elle a pu vaincre cet ours, c'est grâce à elle. Une amie la bouscule, la ramenant à la réalité. Elle secoue la tête. Mais a quoi pense-t-elle, c'est ridicule. La visite continue, les objets défilent, la nostalgie l'envahie. Lana à la sensation d'avoir vécu cette vie, cette époque. Des souvenirs se bousculent, flous, chaotiques, elle cherche à les attraper mais n'y arrive pas. Et cette impression, à chaque fois qu'elle passe devant une représentation de la chouette symbolique, de passer devant un miroir, comme si cet animal était le reflet d'elle-même. Au loin, elle entend le guide répondre à une question saugrenue.

- Le sanctuaire ? Oui, il existe une légende sur un sanctuaire encore actif de nos jours. Des chevaliers y vivraient pour protéger la terre au nom d'Athéna.

Les gens rigolent, mais les mots résonnent dans l'esprit de Lana...

Le lendemain, la jeune fille étudie à la bibliothèque de l'université, mais a du mal à se concentrer. Elle repense à la veille. Les pièces d'un puzzle fantastique s’emboîtent, les théories s’enchaînent, puis les paroles du guides. Le sanctuaire. Doit-elle y croire ? Doit-elle s'y rendre ? Peut être y trouvera-t-elle des réponses. Mais le destin est plus rapide. Un inconnu s'adresse à elle.

- Je peux m’asseoir ?

- Oui, bien sur, fait-elle machinalement.

Mais elle tilte et lève les yeux pour voir toutes les chaises vides autour de la long table où elle est assise. Oh little joke ! Elle se tourne vers l'homme pour lui faire comprendre qu'elle n'est pas intéressée par un plan drague, il la dérange dans ses réflexions, mais les mots restent bloqués quant elle voit la pièce. Une vieille pièce grecque, avec la chouette chevêche d’Athéna gravée dessus. Encore un miroir. C'est avec un doux sourire rassurant que l'homme déclare :

- Il temps de nous rejoindre, nous avons besoin de vous.

Elle hésite un instant avant de poser la question, elle a besoin d'en être sure, même si elle connaît déjà la réponse.

- Où ça ?

- Au sanctuaire.

Entendre quelqu'un d'autre lui confirmer ses doutes l'empêche de nier l'évidence. Elle ne peut plus reculer maintenant. Elle prend la pièce, en signe d'acceptation, une pièce qu'elle ne quittera plus jamais.

- Je suis prête.

Trois mots pour seller son destin.



C'est Jayden Grayson, chevalier d'Or de la Balance, qui est venu la chercher. Dans l'avion, il lui raconte tout ce qu'elle a à savoir, et répond à ses questions. Charmant et agréable, il est facile de discuter avec lui. Il semble venir du même milieu qu'elle. Mais Lana est encore sur ses gardes, elle ne sait pas où elle va finir. Dans une secte ? Mais une fois au Sanctuaire, lorsqu'elle voit la statue d'Athéna, ses doutes s'envolent. Ce sentiment de dévotion l'envahi une nouvelle fois, elle sent qu'elle est enfin là où elle doit être. Le chevalier l’emmène au Grand Pope, ils discutent et il comprend qu'elle n'est pas encore éveillée, que son cosmos n'est pas totalement revenue. Il semble déçu. Le cosmos... Encore quelque chose qu'elle découvre, mais qu'elle a du mal à définir.

On l'installe dans le temple d'Athéna. Rester au Sanctuaire aidera ses souvenirs à refaire surface. Elle fini son année d'étude par correspondance, et enchaînera avec une année sabbatique. L'université accepte sans poser de question, on ne dit pas non à une Leigh. Mais son grand-père s'inquiète. Elle le rassure par des lettres et des appels, lui faisant comprendre qu'elle a juste besoin d'une pause.

Ce sera la pire année que Lana aura passé au Sanctuaire. Rien ne ressemble à ce qu'elle a déjà vécu jusqu'à présent, c'est le total opposé de sa vie. Elle s'ennuie et se sent isolée. Pour commencer, il y a la barrière de la langue, elle ne s'est jamais intéressée au grec jusqu'à présent. Jayden lui propose de lui apprendre, mais il n'est pas toujours là, partant souvent en mission ou entraînant les apprentis, et étudier une matière n'occupe pas les journées, elle qui a l'habitude de jongler avec plusieurs cours. Alors elle passe ses jours à se promener dans le domaine, croisant différents chevaliers ou destiné à être des chevaliers. Curieuse, elle va au Colisée voir les entraînements. Mais elle est mal vu là-bas. On parle d'elle comme d'une touriste, une squatteuse, un imposteur. Que fait cette fille au cosmos si faible dans le temple d'Athéna ? Pourquoi n'est-elle pas dans les baraquement avec les autres apprentis ? Pourquoi ne s'entraîne-t-elle pas ?

Le Grand Pope lui a expliqué : en tant qu'émissaire d'Athéna, elle n'est pas destiné à devenir un chevalier. Son cosmos et sa force viendront tout seul à son éveil, elle n'a donc pas besoin d’entraînement. Mais au fils des semaines, il n'y a pas d'évolution et le mauvais jugement des autres lui pèse. Elle n'a pas l'habitude, tout était plus simple chez elle. Son nom, sa renommée et sa fortune suffisaient à ce qu'on lui ouvre les portes. Être la « fille de » la rendait forcement exceptionnel. Ça ne l'a jamais dérangé, sa grande confiance en elle lui permettait de savoir ce qu'elle valait, elle, en tant que Lana, peu importe si elle était jugée à travers sa famille, du moment qu'elle continuait à avancer. Mais ici tout cela ne compte pas. Les personnes sont acceptées pour ce qu'elles sont, pour leurs courages, leurs déterminations et les efforts qu'elles fournissent. Tout cela, Lana l'a en elle, elle le sait, alors si elle doit leur prouver et leur montrer de quoi elle est capable, elle le fera. Mais ce n'est en restant dans sa cage dorée qu'elle y arrivera, elle doit aller à l'opposé de ce qu'elle a toujours vécue, il lui faut un changement radical.

Récemment, elle a entendu parlé d'un jeune chevalier d'or, fraîchement intronisé. On parle de lui comme d'un prodige du combat. Voilà ce qu'il lui faut. Alors elle se rend à la maison du Lion. Elle y entre avec son assurance habituelle, comme en terrain conquit, mais c'est sans compter sur la bête sauvage qui garde les lieux. Lorsque le chevalier apparaît, elle se sens d'un coup toute petite face à son regard transperçant. Il n'a pas l'air d'apprécier sa témérité et lui demande ce qu'elle veut. Elle sert les poings, prends son courage à deux mains.

- On dit que vous êtes un prodige du combat, et j'ai besoin d'apprendre.

Elle y va franco, au culot, montrant sa détermination. Il n'est pas question de reculer. Le lion l'observe un instant, la toise comme pour évaluer le travail à faire. Elle est mince, pas un pète de graisse, mais les muscles n'ont jamais servit, sauf en cours de sport au lycée et aux occasionnels sport en chambre. Oui, elle sait son cas désespéré, mais se vexe quant même sous se regard qui l'évalue. Avant même qu'il est pu donner une réponse, elle lance d'un ton pleins de défi :

- Si vous êtes si fort que ça, vous arriverez bien a faire quelque chose de moi !

Elle l'a cherché, elle l'a trouvé. Il lui donne rendez-vous demain, au lever du soleil, elle ne doit pas être en retard. Son ton est sans appel, montrant de son nouveaux mentor un caractère strict et rigide. Elle déglutit. Ô Athéna, qu'a-t-elle fait...

Elle a mal, tout son corps n'est plus que douleur. Ses muscles sont en bouillit et des hématomes apparaissent chaque jours sur sa peau. Elle est un punching-ball vivant, le Chevalier du Lion ne retient pas ses coups, il n'a aucune pitié. Elle aurait été déçu du contraire. Ses efforts paient, au bout de quelques semaines, elle sait donner des coups, en recevoir, surtout en recevoir, les parer, les éviter. Il lui apprend aussi à concentrer et canaliser son cosmos. Elle le sens en elle, il bouillonne, il veut sortir, exploser, mais quelque chose l'arrête. Elle a encore trop de réserve là dessus. Quant arrive la fin de l’entraînement, la jeune femme est tellement épuisée qu'elle se demande si elle aura le courage de remonter les sept maisons qui la sépare de ses appartements. A chaque fois, elle se dit qu'elle va finalement dormir sur le paillasson de la maison du Lion, mais le bain chaud qui l'attend au temple d'Athéna lui donne le courage de monter ses interminables marches. Et avant de s'endormir, elle passe sur ses muscle endoloris et ses blessures, l'onguent que lui a donné Joshua. C'est avec ce geste qu'elle a découvert toute la gentillesse qui se cache derrière la bête.

En quelques mois, Lana a progressé. Son corps s'est renforcé, plus souple, plus agile et elle a acquit de nouveaux réflexes. Elle se sent prête pour rejoindre les autres apprentis du Colisée. Bien que le Grand Pope lui rappelle que ce n'est pas nécessaire, elle y tient. Elle veut s’intégrer, se mêler aux autres, leur montrer ce qu'elle vaut et ne plus être enfermée dans une jolie bulle. Et elle l'a remarquée, son cosmos s'intensifie a chaque entraînement, cela ne peut que l'aider. Avec l'autorisation de Joshua, elle se rend sur les lieux de l’entraînement. Mais elle est mal accueillie, on la rejette une nouvelle fois. Vexée, Lana ne se laisse pas faire, les met au défi : si elle arrive à battre l'un d'entre eux, ils devront reconnaître ses efforts et l'accepter. Évidement, c'est le plus balèze qui se propose et en quelques minutes elle est mise à terre. Qu'espérait-elle face à ceux qui s’entraîne depuis des années.

- Il n'y a pas de place pour une midinette comme toi ici ! Tu te prends pour un chevalier ? Rentre chez toi !

Au fond de Lana, les sentiments bouillonnent. La colère, la frustration, le désespoir aussi. Comment arrivera-t-elle a servir Athéna si elle est aussi faible, comment pourra-t-elle un jour s'éveiller. Cela semble impossible, elle est prête à abandonner. Mais une voix se fait entendre, douce et chaleureuse. Une voix qui a toujours été là pour l'aider, un écho du passé.

« Tu as toujours été à mes côtés pour me servir... »

Cette voix lui réchauffe le cœur, lui redonne l’espoir qu'elle avait perdu. Quelque chose explose en elle. Elle serre les points et se relève. Il est temps de mettre les choses au claire. Plus déterminée que jamais, elle canalise la chaleur de cette énergie flamboyante en elle, et concentre tout son cosmos en son poing.

- Je ne suis pas un chevalier !!

Elle détache un à un ses mots pour bien se faire comprendre de impertinent, avant de lui écraser son point en pleine figure. Il est projeté au loin par la puissance du coup et s'encastre dans la roche. Il lui faudra plus que de l'onguent pour s'en remettre... Au loin, un trait de lumière l'élance vers le ciel, Star Hill s'illumine. Une armure apparaît, étincelante sous le soleil d'été, elle irradie comme jamais. L'armure protectrice de la Chouette. Elle se disloque en morceaux et les pièces se dirige vers le Colisée pour se poser une à une sur le corps de Lana. Son cosmos, sa force et surtout, ses souvenirs, tous lui reviennent, endormi depuis tant d'années...


Flash Back

Le mont Olympe. Caché aux mortels par les nuages, c'est ici que les dieux se sont installés pour contempler le monde. La Chouette survole ce lieu sacrés puis redescend pour rejoindre sa déesse. L'inquiétude se lit sur son visage.

- Te voilà enfin, Chouette ?

- Oui, mais … Je pense que c'est très imprudent, Déesse Athéna ! Vouloir arrêter à vous toute seule la Guerre Sainte, alors que vous naîtrez dans le corps d'une humaine ?!

La déesse sourit, rassurante.

- Je ne serais pas seule... Le chevalier Pégase combattra à mes côtés.

- Mais enfin...

- Chouette, je pense que ce comportement ne me sera pas pardonné par les autres dieux. Cependant, les humains peuvent parfois réussir de grandes choses. Je pense même qu'ils peuvent surpasser les dieux parfois. Tu as dû t'en apercevoir, toi qui as toujours été à mes côté pour me servir.

La Chouette ne peut qu'admirer une nouvelle fois le courage de sa déesse. Sa combativité et sa sagesse. Elle sait qu'elle ne cédera pas face aux autres dieux. Mais elle s'inquiète, elle ne peut la laisser faire se sacrifice toute seule. Comme elle l'a si bien dit, La Chouette a toujours été à ses côtés pour la soutenir, et elle le sera encore, elle a pris sa décision.

- Dans ce cas, je renaîtrai moi aussi en tant qu'humaine afin de combattre à vos cotés ! Je vous promets de vous envoyer l'âme de votre plus grand chevalier. Même si je renais en tant qu'humaine, je promets de tout faire pour que le lien qui vous unit au chevalier Pégase ne soit jamais rompu !

Fin du Flash Back


Lana ouvre les yeux, baignée dans ses souvenirs et un sourire doux et apaisé apparaît sur son visage.

- Je suis la Chouette, émissaire d'Athéna. Je suis désolé de vous avoir fait attendre.

Elle s'est enfin éveillée.



Cinq années ont passé depuis son éveille. Lana Leigh est restée celle qu'elle a toujours été, son caractère n'a pas changé, le jeune femme est juste plus sage et plus apaisée qu'avant. Elle sait enfin ce qu'elle est et ce qu'elle doit faire. Retrouver Athéna, retrouver Pégase, et les réunir. Elle se sert de sa vie humaine pour atteindre son but. Ne voulant pas rester enfermée au sanctuaire, mais garder le contact avec les chevaliers, elle a reprit ses études à l'université d’Athènes. Elle entame sa dernière année, et au fils de ses stages professionnels qu'elle fait au sein de l'ONU, elle voyage à travers le monde, à la recherche du cosmos de la déesse et du chevalier. Elle n'a encore rien trouvé, alors en attendant leur retour, elle aide les hommes à sa façon, avec les armes en sa possession, avec les armes du 21ème siècle. En tant que stagiaire, elle aide à élaborer des projets humanitaires et s'occupe de la partie économique. Faisant le lien avec les gouvernements et les sociétés, elle monte les dossiers pour les inciter à participer, à faire des dons, leur expliquer ce que ça leur apporterait. Elle se rend aussi sur place, dans les pays en difficultés. Elle voit la misère du monde, mais aussi le courage des hommes. Sa déesse à raison, ils méritent d'être sauvé, et elle sera toujours à ses côtés pour l'aider et soutenir les chevaliers.