Sujet: A la croisée des chemins [Abi & Emma] Mar 25 Mar - 20:50
Abigaëlle & Emma
A la croisée des chemins... Une amitiée
Le soleil se levait tôt en cette période de l'année sur le petit village de Rodorio. Ces rayons commençaient déjà à illuminer la chambre d'Emma d'une douce lumière et les oiseaux avaient entamé leur chants si irritant lorsque l'on veut faire la grasse matinée. Mais Emma avait appris à les apprécier. Ils étaient devenue sont réveil naturel, remplaçant à merveille l'objet électronique dont elle n'avait jamais réussi à se familiariser. Se frottant les yeux, elle poussa un bâillement qui chassa les dernières brumes de sommeil de son esprit et s’étira longuement tout en faisant mentalement la liste des choses à faire aujourd'hui. Ce jour était ce qu'elle appelait un jour «sans Sanctuaire». Il se rapprochait au mieux d'un jour de repos : pas d’entraînement, pas de visite au Sanctuaire, ni même son maître, rien de lié de prés ou de loin à son devoir de chevalier. Évidement, si un de ses compagnons désirait lui rendre une petite visite et passer boire un café, il était le bien venu. Mais seulement pour discuter ou faire toutes ces choses insouciante d'une vie normale. Et bien sûr, si on la demandait pour une mission, jamais elle ne dirait non. Son allégeance envers le sanctuaire et sa déesse, même si on ne l'avait pas encore retrouvé, lui donnait cette volonté de se donner entièrement dans ses responsabilités. Mais sans ça, elle ne devait pas oublier de profiter de la vie tant qu'elle le pouvait encore. Se consacrer à sa passion pour la peinture et la sculpture, voir ses amis et s'occuper de sa maison. Surtout ce dernier point vu que le frigo et les placards étaient vide.
En parlant de ça, pas besoin de tendre l'oreille pour déjà entendre les bruits si familier du marché qui se mettait activement en place. Des salutations, quelques hurlement pour se faire entendre à travers le brouhaha, des voix familières qu'elle connaissait depuis si longtemps, des cliquetis de structure que l'on montent et ces odeurs qui lui avaient tant manqué et commençaient à lui donner faim. Il était tant de sortir de dessous les draps ! Elle s'étira un dernière fois et se rendis sur le balcon de sa chambre donnant sur la place du village et si accouda sous le soleil du matin et le cri des albatros non loin de la mer. Vêtu d'un pantalon de toile et d'un simple débardeur, tous deux bleus marines, elle regarda la scène que lui offraient les gens du marché. Ils installaient activement leur stand tout le long de la route et de la fontaine qui trônait en son centre. Ceux qui la connaissaient depuis toujours et l’aperçurent n'hésitèrent pas à la saluer.
«Bonjour Emma, tu vas bien ?» «Tu passeras nous voir hein» «Je te mets les meilleurs koulouri de côté»
Voilà pourquoi Emma aimait habiter ici, en pleins centre du village. C'était vivant, chaleureux, convivial. Elle adorait cette ambiance où tout le monde se connaissaient et prenaient soins des autres. Elle n'avait pourtant pas choisie cette maison. C'était celle de son enfance, là où elle avait vécu avec sa mère et Hirilos jusqu'à leur mort. Avant de la condamner jusqu'à son retour, vivant dans les baraquements réservés aux chevaliers quant elle était encore au Sanctuaire. Cette maison familiale emplie de souvenirs était une maison de ville comme les autres, s'élevant sur un étage, dont le rez-de-chaussé était occupé par un petit commerce. C'était une amie d'enfance, Antonia, qui y avait pris place pour ouvrir une petite galerie d'art réunissant les artistes de la région. Même Emma y était exposée. Ainsi, on pouvait dire que l'âme de la jeune femme était présente dans chacune des pièces de cette bâtisse.
Galvanisée par la vitalité ambiante qui animait la place, Emma entama son petit rituel du matin. Pour commencer une douche, histoire de bien se réveiller une bonne fois pour toute. Puis elle s'habilla d'une robe droite et légère, très simple, de couleur prune. Son seul artifice résidait dans un lien qu'elle noua sur ses hanches. Puis elle rajouta un collier doré et un bracelet manchette assortie. Ses bijoux étaient assez originaux et voyant, un goût découvert lors de son voyage en France. Son père appelait ça son excentricité d'artiste. Ils en avaient tous une et Emma exprimait la sienne à travers ses accessoires. Quant à ses cheveux, un coup de brosse était bien suffisant. Pour le petit déjeuné, et même si elle avait très faim, la jeune femme se contenta d'une tasse de café et de tartine de pain à la confiture. Elle compléterait avec des fruits et autre produits frais du marché. Un peu rassasier, elle laissa sa vaisselle dans l'évier, enfila ses spartiates et attrapa son panier pour commencer son périple.
Un périple c'est peu dire. A vingt-deux printemps et chevalier depuis cinq ans, Emma n'en restait pas moins une catastrophe ambulante, autant pour elle que pour les autres. Combien de doigts n'avait-elle pas coinçait dans un tiroir ? Combien de tête n'avait-elle pas assommé avec une porte de placard ? Et parfois sans même s'en rendre compte si la pauvre victime avait décidé de souffrir en silence. A croire qu'il n'y avait que lorsqu'elle portait son armure qu'elle semblait immunisée par la malédiction. Enfin pas toujours. Elle avait le souvenir d'avoir fini les fesses dans la neige, sans le vouloir, lors d'une mission en Asgard. C'était inné chez elle, distraite et maladroite, il pouvait vraiment tous lui arriver. Un, histoire de bien commencer sa journée, elle failli se prendre les pieds dans ce satané nains de jardin armé d'une pioche qui tonnait en bas de l'escalier. Il appartenait à la mère d'Antonia et son amie le gardait car elle le trouvait «amusant». Étrangement, Emma n'avait pas le même sens de l'amusement, parce qu'elle le trouvait plutôt flippant. Il n'avait rien à faire là, sa place était dans la cours de l'immeuble, là où Emma attendait patiemment que le chat de la voisine le fasse tomber et le brise en mille morceaux. Elle avait raté sa chance sur le coups. Deux, lorsqu'elle sorti de l'immeuble, c'est une brouette qui lui sauta dessus. Façon de parler. Distraite par l'effroyable nain, elle ne vit pas le fleuriste arriver avec sa brouette remplis de terreau et au dernier moment fit un habile crochet pour l'éviter. C'était moins une !
«'tention Emma»
Mais bien sûr, c'était de sa faute. Bon d'accord, un petit peu. Mais deux catastrophes éviter en si peu de temps, c'était bon signe. Encouragée et avec son aisance naturelle, Emma repris son chemin pour traverser la place et se rendre la où son deuxième petit déjeuner l'attendait. Évidement, elle ne vit qu'au dernier moment le vélo qui arrivait sur elle. Évidement, elle ne vit pas jeune fille passait à côté d'elle à se moment là. Et évidement, lorsqu'elle bondit en arrière pour éviter le cycliste, elle bouscula la jeune fille, s'entrava dans leur quatre pieds et l’entraîna avec elle tout droit dans la fontaine.
«Emma !!»
C'était Antonia qui accourait vers elle après avoir vu la scène. Emma était tellement blasée qu'elle se laissa sermonner par son amie sans rien dire pendant qu'elle aidait la jolie petite blonde qu'elle avait entraîné dans sa chute à sortir de l'eau.
«C'est dingue, comment te débrouilles-tu pour être aussi maladroite ? On ne dirait vraiment pas que tu es un che...»
«Antonia.» Elle lui coupa la parole comme si de rien n'était, et rajouta rapidement «Je crois que tu as des clients»
Une chance pour elle, c'était vrai, un couple venait de rentrer dans la galerie, servant d'excuse pour couper court à la conversation. La jeune fille n'était pas du village, elle l'aurait reconnu sinon, donc étrangère à tous ce qui concernait le Sanctuaire. Son amie avait failli faire une bourde. Et c'est elle que l'on traité de distraite...
«Oh, il faut que j'y aille ! Occupe-toi d'elle !! »
Bien sûr qu'elle allait s'en occupé, avait-elle l'air si irresponsable que ça ? Elle se tourna vers la jeune fille et lui adressa un sourire désolé. Elles n'avaient pas l'air bien fière toute les deux avec leur vêtements et leurs cheveux trempés, mais ce n'était pas le plus important. Elle s'inquiéta de sa jeune victime même si elle avait l'air d'aller bien.
«Excuse-moi, je suis vraiment désolé. J'espère que ça va, tu ne t'es pas fait mal en tombant?»
Elle l'examina discrètement du regard pour voir si n'avait pas de bleu ou une blessure, elle avait l'habitude à force, puis lui sourit rassurée.
«Je m'appelle Emma, et toi ? Tu n'es pas du coin n'est pas ?»
Autour d'elles, quelques villageois rigolaient gentiment, lui disant que ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas donné un tel spectacle. Pas assez longtemps pour elle, héla. Mais ce n'était décidément pas l'endroit pour la causette, surtout pas dans leur état. Alors elle sourit gentiment à la jeune fille et lui montra la maison juste au dessus de la galerie d'art.
«J'habite juste là, si tu veux, je peux te prêter des vêtements pendant que je fais sécher les tiens, quant pense-tu ? »