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 Now is the winter of my discontent

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Iason Atridis
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MessageSujet: Now is the winter of my discontent   Now is the winter of my discontent EmptyMar 12 Nov - 0:36

Le bip des machines semblaient faire partie intégrante de son rêve. Iason se crut un instant attablé dans la salle principale d'une vieille ferme, à attendre un bol de lait. Il pouvait entendre des voix à l'étage, à moins que ce ne soit l'extérieur, et ses propres ombres dansaient sur le carrelage fissuré à ses pieds.
Il ouvrit les yeux, sentit l'odeur de l'hôpital et sombra à nouveau dans l'inconscience. Cette fois ci, il était dans un musée, incapable de trouver la sortie. Le rêve dura longtemps, puis cessa en le le laissant avec un goût de fiel aux lèvres. Et toujours le bip bip lancinant...

Hôpital, il était à l'hôpital. Iason possédait à peine quelques souvenirs confus des dernières heures : la direction de l'hôtel avait été alerté par ses voisins de chambres. On l'avait trouvé gisant à terre en plein malaise cardiaque. Un touriste médecin avait aussitôt procédé à un massage avant qu'on ne le conduise jusqu'à l'hôpital le plus proche. La belle vie...
Il avait retiré le surplis. C'était pour cela, la crise... Via Jayden, Iason en savait assez sur le fonctionnement de ces choses. Le vêtement maudit lui apportait puissances et capacités pour combattre, cela semblait aussi gommer sa faiblesse cardiaque... jusqu'à ce qu'il l'enlève. Peut-être devait-il prouver sa valeur à Hadès avant que celui-ci ne consente à le guérir, ainsi sont les dieux après tout.

Le surplis, il avait eu le temps de le ranger dans une grande malle lui appartenant, celle dans laquelle il transportait d'habitude ses trouvailles archéologiques, du chantier jusqu'au laboratoire ou bien d'un musée à un autre. De ce fait, de grandes étiquettes indiquant un contenu fragile et une interdiction d'ouvrir, la décoraient. Non, le vêtement était en sécurité.

Bip Bip Bip.....

Etait-ce son cœur qu'il entendait ainsi, était-ce les machines ? A nouveau, Iason perdit conscience en laissant les heures se transformer en jours. Certaines infirmières essayaient parfois de lui parler anglais, une lui avait embrassé le front en venant le réveiller un matin, il n'était pas maltraité dans ce pays étranger.
Faible, drogué aux médicaments, le monde lui apparaissait irréel et différent. Parfois, il arrivait à lire. Parfois la douleur était telle que l'homme passait son temps à vomir...

Bien sûr, il pouvait tenter de s'échapper, prendre simplement la lourde malle, enfiler le surplis dès que possible et Iason pourrait alors marcher et se battre. Se faire attaquer également, non mieux valait attendre et accepter sa faiblesse comme tous les jours depuis sa naissance. Sa mère appelait tous les jours, elle préférait le laisser en France plutôt que le rapatrier pour que Iason bénéficie de meilleurs soins. Elle lui promit cependant de prévenir Jayden afin que celui-ci vienne le voir le plus vite possible. Iason ne voulait pas de cette promesse, il savait ce que signifiait un chealier d'or pour lui à présent.

La mort, qu'elle soit pour l'un ou pour l'autre.

Honnêtement, il ne voulait pas tuer son cousin. Le frapper jusqu'à lui faire avaler la moindre de ses dents peut-être, mais le tuer... Cependant, il obéirait. Iason avait sa propre idée de l'ordre et du chaos et s'il réfutait quelque chose d'aussi manichéen que le bien contre le mal, il comprenait que deux forces -voir plus- aient à s'affronter.

Malgré la douleur, malgré les médicaments, le jeune homme parvint à élaborer une stratégie à propos de Jayden. Entre temps, on continuait à lui faire subir toute une batterie de tests : aucun dommage irréversible ne semblait avoir été causé à son cœur mais les médecins étaient formels, Iason ne serait pas toujours aussi chanceux. Il suffisait d'une autre crise -ou deux, ou trois selon le degré de violence – et s'il y survivait, l'homme était bon pour attendre un don d'organe.

Entre deux phases d'éveil et de sommeil, Iason s'interrogeait : était-il prédestiné à devenir Juge des Enfers, en ce cas tout son mal être depuis l'enfance et les douleurs causées par sa malformation cardiaque ainsi que la mise au ban que cela impliquait, était-ce une punition pour cette prédisposition ? Pouvait-on avoir pitié de lui, pouvait-il avoir pitié de lui ou bien au contraire fallait-il payer ?
Bien entendu, il n'avait pas encore assez récupéré pour parvenir à une réponse satisfaisante. On l'avait parfois accusé d'être jaloux de son cousin, là encore où était la faute ?

Epuisé physiquement comme mentalement, Iason dormait de longues heures comme dans un semi coma. Un jour, il ouvrit les yeux et trouva Jayden dans la chambre. Un brusque élan de sympathie le réchauffa soudain et puis....

Et puis vide. Jayden avec son grand sourire n'avait été qu'une illusion de son cerveau fatigué pour lui faire croire que tout irait bien, que son cousin ne le soupçonnerait pas, ne lui en voudrait pas.
A nouveau Iason ferma les yeux, incapable d'entendre quelqu'un rentrer dans la chambre.

Les illusions ne sont toujours qu'un prélude à la réalité....
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Jayden Grayson
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MessageSujet: Re: Now is the winter of my discontent   Now is the winter of my discontent EmptyMer 13 Nov - 21:26





Iason & Jayden
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Jayden avait pris le premier vol en partance d'Athènes pour Paris lorsqu'il avait apprit la nouvelle. Dès qu'il l'eut apprise, trois jours plus tard. L'inconvénient de vivre coupé du monde... Jayden avait toujours trouvé un charme indéniable mais quelque peu surfait à la France. Cette fois ce n'était pas les meilleures circonstances pour réviser son jugement.

L'inquiétude l'avait rongé tout le temps du vol. Sitôt arrivé à Paris, il loua une voiture et fila droit vers St. Malo et le Mont Saint Michel. Heureusement la route n'était pas des plus complexes et il n'avait pas eu à trop s'arrêter en chemin. Son français s'arrêtait à bière, champagne, saucisson et est-ce qu'il y a des grenouilles dans ce plat ? et se faire indiquer la route et surtout comprendre la réponse était bien au dessus de ses capacités. Il aurait pu prendre quelqu'un du sanctuaire avec lui, il y avait quelques français mais il n'avait pas pris le temps de réfléchir. De quoi se changer pour deux jours, le temps qu'il s'organise, dans un sac et il était partit. Il avait même oublié son rasoir, et ne s'en était pas encore rendu compte, bien trop inquiet pour penser à de tels détails. C'étiat un miracle qu'il ait attrapé sa brosse à dent et un peigne au passage.

Jayden savait depuis longtemps qu'un jour il se retrouverait dans cette situation. Il l'avait promis, il serait là pour aller le chercher, vérifier qu'il allait bien... Ou le ramener sur la terre qui l'avait vu naître. L'angoisse d'imaginer qu'il avait frôlé la crise ne cessait de tordre son ventre. Jayden côtoyait la mort bien trop souvent. Certains apprentis ne sortaient pas indemne de la course à l'obtention d'une armure. Et il y avait la menace des spectres qui planait et parfois devenait plus palpable et arrachait déjà avant l'heure au sanctuaire de grands chevaliers. Mais la maladie, la souffrance, la mort Jayden ne les connaissait qu'au combat. C'était plus aisé à gérer. Plus tranché aussi. Tu vivais ou tu mourrais. C'était simple, tellement plus simple. La souffrance sur le long terme, cet état où les frontières s'effacent... Jayden ne savait pas gérer cela. Il vivait dans un monde où il pouvait toujours faire quelque chose. Là, il se sentait impuissant. Et pire, il l'était. Ce n'était pas une situation qu'il pouvait régler de ses poings, ou par la méditation. Ce n'était pas Joshua qu'il calmait grâce à son simple cosmos, s'il suffisait qu'il s'asseye auprès de Iason pour qu'il guérisse, il n'en serait pas là aujourd'hui. Il savait qu'il allait s'asseoir aux côtés de son cousin, mais cette fois, peu importe la chaleur et l'apaisement de son cosmos, il n'y avait rien qu'il ne puisse faire.

L'hôpital auquel il avait été conduit ressemblait à un petit hôpital de campagne. Peu de chambres mais le tout semblait propre et les gens semblaient bien s'occuper. Après d'être débattu pour trouver quelqu'un qui parlait anglais et qui comprenait le nom qu'il donnait, on l'envoya dans le service où l'on soignait Iason. Arrivé en haut, une infirmière l'attendait pour lui expliquer l'état de Iason. Chaque mot l'inquiétait un peu plus, lorsqu'elle aborda la chance qu'il avait eu. Jayden avait toujours dit qu'une crise cardiaque était une belle façon de mourir. Dans son monde, cela arrivait rarement. Les morts, pour violent qu'était une crise cardiaque, arrivaient généralement dans une effusion plus importante et extérieure de sang. Depuis que les problèmes de Iason avaient empiré... Il ne pensait plus ainsi. Et tout ce que cela faisait, c'était le terrifier. Savoir qu'à tout instant il pouvait y rester... Alors que tout bien réfléchi, Jayden risquait aussi la mort à tout instant. Une embuscade, un Spectre particulièrement fort, un dieu qui s'ennuyait, et c'en était fini.

- Monsieur ? Si vous avez besoin d'une minute...

Cette fois-ci il s'en était sortit, mais il ne serait pas toujours aussi chanceux. Jayden angoissait du jour où il viendrait ainsi le chercher, peut-être à l'autre bout du monde,  dans des circonstances encore plus dramatiques. Et ça, il n'arrivait aps à ne pas y penser. Iason et lui avaient été élevés comme des frères. Apprendre que Jayden avait été adopté -il était parmi le peu de gens au courant- n'avait en rien entamé leur lien. Ni son départ aux Cinq Pics. Ni son intronisation en tant que chevalier. Parfois, Jayden se disait que rien ne pourrait briser ce qui les unissait. Ils avaient trop partagés ensemble. Bien sur, ils n'étaient plus aussi proches que quand ils étaient gamins, parce que la distance était complexe à gérer, tous deux étant souvent par monts et par vaux. Mais Jayden ne cessait de penser à lui pour autant, il était toujours dans son esprit. La plus grande déception de Jayden avait été de comprendre que vu ses problèmes de santé, jamais Iason ne pourrait intégrer le Sanctuaire. l'entrainement était trop rude.

Jayden reprit ses esprit, se tirant de son vagabondage. De toute façon, il ne comprenait pas vraiment ce que racontait l'infirmière, et elle avait du comprendre que tout ce qu'il en retirait, c'était que Iason était une bombe à retardement. Il tourna la tête vers les vitres où les stores permettaient de voir son reflet. Il était particulièrement pâle, et les traits tirés. Il n'avait pas dormi depuis qu'il avait apprit la nouvelle, et conduire depuis Paris avait achevé le chevalier de la Balance. Lui qui était si endurant physiquement d'ordinaire, les soucis qui le rongeaient avait pris un lourd tribut. Mais l'infirmière avec son sous-entendu avait raison. Il ne devait pas laisser Iason voir son trouble. Jayden se composa un visage moins inquiet, plus renfermé à défaut de paisible et la suivit.

- Non. Allons-y.  

Jayden emboita le pas à l'infirmière qui l'amena jusqu'à la chambre de Iason. Elle le laissa pénétrer dans la petite pièce où les appareils lui semblaient assourdissants. Iason avait les yeux fermés, et sans le bruit régulier des machines et les pics sur les écrans, il aurait pu prendre peur. Il avait l'air si faible... Jayden hésita à rentrer un peu plus, de peur qu'il ne se soit endormi et qu'il ne le dérange en plein milieu d'un sommeil réparateur. Il semblait en avoir besoin.

- Salut.

Jayden ne savait pas trop où se mettre. Quoi dire, faire. Il se sentait un peu comme propulsé sur une scène où il ne connaissait pas le rôle qu'il devait jouer. Jayden cherchait ses mots, quelle attitude adopter, il ne savait même pas par où commencer. Il voulait lui dire qu'il était mort de trouille, qu'il ferait n'importe quoi pour qu'il aille mieux, qu'il était là maintenant, qu'il lui avait manqué, qu'il voulait qu'il rentre. Mais Jayden était l'aîné, et Iason savait totu cela, non ? Il gardait trop les évidences pour lui même, des évidences qui parfois ne pouvaient être que bénéfiques à entendre. Pourtant, il n'était pas avare de mots gentils pour remonter le moral, mais... C'était comme ça. Avec Iason, il ne savait que cacher ce qu'il aurait peut-être du lui dire. Jouer aux durs, insensibles, et parfois, souvent aurait-il dit peut-être, con.

- T'as une tête de zombie, tu le sais ça ? Ca tombe bien, ça revient à la mode, et même dans ton état tu as du mater les infirmières, faut que tu en profite avant qu'ils ne te collent un coeur tout neuf.

Mais ses blagues sonnaient si mal... Jayden ne pouvait pas trouver le ton de la plaisanterie comme il le faisait d'ordinaire. Minimiser la situation, il l'avait longtemps fait, mais jamais devant un lit d'hôpital alors qu'il avait l'impression que son cousin était en train de mourir sous ses yeux. Il aurait tout donné, même son propre coeur pour le voir aller mieux. Il était prêt à aller exploser quelques spectres jusqu'à en trouver un compatible, quitte à lui arracher lui même le coeur de la poitrine si cela voulait dire qu'il pouvait récupérer son cousin. Tout serait plus simple alors, il n'y aurait plus ce malaise qui s'installait parfois entre eux, Jayden n'aurait plus à s'inquiéter des histoires qu'ils racontaient de prouesses physiques et qui blessaeint son cousin. Il n'aurait plus à faire des bourdes qui les laissaient en plein milieu d'un silence génant, parfois lourd de reproches et de non-dits.
Jayden s'approcha du lit, posant sa main sur le bras de son cousin, tentant de ravaler l'inquiétude qui se lisait dans ses yeux. Il fit le calme en lui, ne laissant sortir que ce qu'il avait de positif. C'était ce qui faisait qu'on appréciait sa compagnie, ce cosmos équilibré, doux, stable, profondément protecteur. Cela apaisait les autres, était-ce de même pour Iason ?

- Tu veux me raconter ce qu'il s'est passé ? A moins que tu ne te sentes pas suffisamment en forme, je pourrais repasser...

Mais en posant sa main sur le bras de Iason, Jayden fronça les sourcils. Il n'y avait pas que son cosmos dans la pièce, un autre semblait coller à la peau de Iason. Dur, noir, foncièrement mauvais. Il donna des frissons. L'angoisse le saisit plus fort encore. Il n'y avait qu'une sorte d'individus pour laisser derrière eux des résidus de cosmos aussi terrible. Jayden avait eu la chance de ne guère se frotter aux spectres, mais les rumeurs du réveil d'Hadès signifiaient bien que ce temps était révolu. Iason était-il dans cet état à cause de l'intervention d'un spectre ? L'avait-on attaqué au hasard, où de par son lien avec Jayden ? Si c'était le cas, il ne se le pardonnerai jamais... Jayden tira une chaise pour s'installer au plus près de son cousin, rongé par l'angoisse, et quelque part, sans savoir pourquoi, les remords.

- Adelphos... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

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Dernière édition par Jayden Grayson le Mar 19 Nov - 9:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Now is the winter of my discontent   Now is the winter of my discontent EmptyJeu 14 Nov - 2:14





Iason & Jayden
So in the end
I'll be what I will be
No loyal friend
Was ever there for me



La voix de Jayden, alors il était arrivé finalement ? A demi conscient, Iason ne voulu pas ouvrir les yeux. Pas maintenant, pas... Mais c'était peut-être la dernière fois qu'il le voyait, non ? Il ne pouvait prévoir le futur, le sien, celui d'un autre, mais le jeune homme en comprenait toute la noirceur à venir. Rien ni personne ne les protégerait du monde, pas plus que d'eux-même. Ils étaient la guerre, ils étaient la lutte éternelle, le sang contre le sang, le frère contre le frère et leur histoire n'aurait jamais rien de particulier ou d'original.
Parce qu'il y en aurait d'autres pour s'affronter, se vaincre et se blesser. Peut-être devraient-ils se renommer Polynice et Eteocle par la suite, non ?
Incapable de vaincre ses propres démons, Iason ouvrit les yeux. Son idiot de cousin plaisanta mais aucun d'entre eux n'eut un rire. Il ne pouvait pas, pas maintenant, cela serait juste trop...faux...

Puisant dans les dernières forces de son cœur blessé, dans la dernière lumière qu'il possédait, l'archéologue offrit au chevalier le plus triste sourire qui soit. Il y en avait eu tellement des plaies et des bosses entre eux, et qui était en tord ? Iason savait qu'il avait souvent fait honte à son cousin avec sa faiblesse, et lui-même avait plus d'une fois essayé de le frapper pour enfin faire cesser le mal être. Alors ils terminaient dans les bras l'un de l'autre, à se haïr un peu, à pleurer beaucoup. Surtout pour Iason, seul capable de comprendre les limites de son corps. La raison pour laquelle il faisait la gueule à Jayden lorsque celui-ci lui proposait du café, l'insulte qu'il s'imaginait dans la demande, la solitude, l'envie d'être fort, la fatigue d'être différent ...

Il ferma les yeux encore un peu lorsque son aîné utilisa son cosmos. Une vague nausée le prit alors, réponse à sa propre nature ou bien réaction psychosomatique ? L'homme ne savait pas. Vaincu, il secoua la tête, songeant que cela était également la dernière fois que Jayden se montrait prévenant à son égard.
Qu'il pleurait pour lui.
Il fallut peu de temps au chevalier pour sentir ce qui désormais s'accrochait à Iason. Le malade secoua la tête avant de se redresser quelque peu, les traits creusés.

 « Une mauvaise rencontre....C'est le spectre qui a provoqué la crise, je n'ai jamais eu le cœur aussi faible avant. Un homme, un juge... j'me suis pas méfié, on a discuté au bar avant de s'éloigner. Des trucs à la con en plus, un archéo aussi qu'il disait. Il était assez calé en techniques maritimes antiques et....merde Jayden, j'suis incapable de te dire pourquoi il a attaqué, ce qui l'a motivé ou autre. »

Le mensonge était facile, et bientôt il cesserait de l'appeler frère, n'est-ce pas ? Jayden lui préférerait  les autres chevaliers d'Athéna. D'une certaine façon, cela était déjà le cas. Parce qu'ils étaient forts, plein d'idéaux et de capacité lorsque Iason …
L'homme se souvenait encore du regard déçu de son aîné lorsqu'il refusa d'entrer au sanctuaire. A l'époque, on ne comprenait pas encore son cœur faible, prenant cela pour de la simple paresse. Puis sa mère eut l'idée de le faire examiner, et là...
Sauf que cela ne se voyait pas, évidemment, et qu'il était difficile de comprendre. Un cœur bat ou ne bat pas, voilà tout...

 « Il a dû se sentir menacé sûrement lorsque j'ai parlé de religion et de cosmogonie. Croire que je savais des choses que je ne devrais pas, notamment en matière de force et de faiblesse. Mais cela n'avait rien à voir avec toi ou tes fr...amis. »

Est frère celui qui tire l'épée à vos côtés, choses que Iason n'avait jamais fait pour Jayden. Alors, avec un soupir le jeune homme attrapa la main de l'autre sans pour autant réussir à la serrer. Il pleurait, pas pour sa présumée agression, mais pour tout ce qu'il perdait.
Tout ce qu'il n'avait jamais possédé.
Combien de fois s'était-il enfui à cheval pour ne pas supporter la solitude une minute de plus, combien de fois avait-il regardé Jayden parler avec d'autres, rire et s'amuser lorsque lui même ne pouvait prendre part à la conversation ?

 « J'ai froid...ton cosmos me fait mal. Il m'a bien marqué je crois, l'Autre... »

Et le froid ne cesserait jamais désormais. On voulait sa place aux Enfers, était-ce juste ? Iason s'était toujours intéressé à la question du Mal, complémentaire et différente pourtant de celle du chaos. L'en punissait-on ?

 « Jusqu'au bout tu seras pas fier de moi »

Comment Jayden s'imaginait-il ce Juge ? Pas trop grand, pas trop fort, pas trop menaçant...parce qu'il en fallait peu pour mettre Iason à terre. Qu'il était faible, sans défense et que l'on s'en désintéressait vite.

Il voulait rentrer à la maison.

Une infirmière entra rapidement, le temps de changer la poche de la perfusion. Iason accueillit avec bonheur les tranquillisants, moment de calme avant que ne se déchaînent les tempêtes. Il songeait au surplis, à l'entraînement qu'il se forcerait à subir, lui qui ne connaissait rien à l force. A la possibilité qu'il tue les chevaliers....

Jayden....

 « Ils doivent avoir besoin de toi là bas, tu repars quand ? »

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Jayden Grayson
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MessageSujet: Re: Now is the winter of my discontent   Now is the winter of my discontent EmptyLun 18 Nov - 16:38





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Iason garda les yeux fermés, Jayden avait fait le moins de bruit possible. Il ne voulait pas le réveiller et imaginait que le repos ne pouvait être que salutaire après l'épreuve qu'il avait enduré. Lui administrait-on des calmants ? Des anti-douleurs ? Jayden n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait ressentir. Lui même était habitué à la douleur, son entrainements l'avaient endurci de ce côté là, ainsi que les combats qu'il avait mené. Mais il n'avait jamais réellement ressenti la douleur de la maladie, de la faiblesse d'un organe, ses douleurs à lui étaient tellement différentes. Du moins, c'était ainsi qu'il se l'imaginait.

Une fois éveillé, Iason ni Jayden ne trouvèrent la force ou l'envie de rire comme ils le faisaient autrefois. Où étaient les éclats de rire, les petites joies, et les moments où ils avaient l'impression qu'à eux deux, rien ne leur résisterait, rien ne leur était impossible ? Jayden se sentait encore comme ça, parfois. Mais cela se faisait de plus en plus rare. Iason n'était plus à ses côtés, et s'il y avait toujours ses compagnons d'armes pour lui faire espérer un lendemain meilleur, d'où ils sortiraient vainqueur, les heures s'assombrissaient sans qu'il ait l'impression de pouvoir y faire quoi que ce soit.

Et cette tristesse dans le sourire de son presque frère était encore un signe que les choses n'iraient pas mieux. Mais au moins, à cet instant là il était auprès de celui qui malgré l'absence de tout sang en commun restait plus que sa famille. Jayden l'écouta alors, le laissant parler. Incapable de dire quoi que ce soit, il encaissa le coup, toute chaleur semblant quitter son corps à chaque parole.

Etait-ce lui ? Etait-ce sa faute ? Tout semblait pris dans un brouillard, et Jayden ne réussissait à penser clairement. Si seulement il avait tenu Iason loin de tout ça, loin du Sanctuaire... loin de lui. Devait-il perdre les personnes qui lui étaient chères les unes après les autres ? Jayden ôta sa main du bras de Iason pour serrer le poing. Il bouillonnait intérieurement, comme il l'avait rarement fait. La rage qui le submergea un instant semblait jaillir de lui, avant de faire de nouveau place à un calme qui la dissimulait sans l'effacer. Une colère sourde qui venait ronger Jayden et ne s'apaiserait qu'une fois qu'il aurait tiré au clair cette histoire.

S'en était-on pris délibérément à Iason ? Ce spectre savait-il le lien qui unissait les deux hommes ou avait-il pris Iason pour un chevalier et l'avait-il attaqué en pensant cela ? Et un doute lui vient. Il savait que Iason comme lui trainaient dans les bars pour parfois ne pas rentrer seuls... Est-ce que cela avait été le cas ? Etait-ce l'explication de ce cosmos si marqué en lui, tellement qu'il n'arrivait pas à le dissocier ? Jayden ne voulait pas même se résoudre à penser ce qui lui venait à l'esprit, il n'aurait pas pu gérer ce fait en plus du reste.

- Je vais m'en occuper, je te le promets. Je ferais en sorte que ce soit la dernière fois qu'il t'approche. Qu'il approche qui que ce soit.

Mais s'il était sur de quelque chose, c'était que ce spectre allait payer. Il pouvait dire que cela n'avait rien à voir avec lui ou les autres au sanctuaire -son hésitation lui passa complètement à coté, trop obnubilé par sa réflexion et son désir de vengeance pour saisir la connotation-, Jayden le prenait pour une attaque directe. Et on ne touchait ni à sa famille, ni à ses amis.

Sa phrase, si anodine qu'elle eut pu sonner heurta Jayden comme jamais il n'en avait fait l'expérience. Elle lui tordit littéralement le ventre et lui serra le coeur. Comment son cosmos pouvait-il lui faire mal quand il était si chargé en émotions positives. Tous appréciaient l'aura qui se dégageait de Jayden même lorsqu'il ne poussait pas son cosmos, apaisant les gens autour de lui par sa simple présence. Et aujourd'hui il blessait son cousin ? Ce n'était pas possible, quel était ce cauchemar ? Jayden avait tellement l'habitude de ne jamais le masquer parce qu'il ne pouvait que faire du bien autour de lui qu'il se sentait nu, ou du moins toutaussi gêné de le masquer, l'enfouir en lui même.

- Désolé, je pensais...

Iason n'avait pas besoin du chevalier de la Balance, mais de son cousin Jayden. La différence était là. Alors Jayden déglutit et masqua ce qui faisait de lui cet être à part. Il ne finit même pas sa phrase que de nouveau les paroles de Iason le blessèrent. Pensait-il qu'il avait honte de lui ?

- Honte de quoi ? Iason, je n'ai jamais eu a avoir honte de toi. Pourquoi, parce que tu as préféré vivre plutôt que de mourir pour atteindre un but qui n'était pas le tien ? Arrête tes conneries, je te l'ai déjà expliqué. Cela ne fait pas de toi moins mon cousin, mon frère, avec ou sans armure. Si tu avais été jusqu'au bout, tu aurais pu y rester et je m'en serais voulu toute ma vie. Je ne peux pas te perdre. Et je suis fier de toi, n'en doutes jamais. Il faut bien qu'il y ait quelqu'un d'intelligent dans la famille, et tout le monde est fier de ça.

Jayden avait toujours eu du mal à comprendre le ressentiment de Iason. Bien sur, il comprenait la frustration de voir les autres réaliser des prouesses physique qui lui le mènerait au porte de la mort, et ce sans même sembler forcer. Il comprenait la déception d'être différent, de ne pas pouvoir suivre le même chemin que Jayden. Mais il n'avait pas été déçu de le voir abandonner son entraînement. Tous n'étaient pas fait pour cette tâche mais d'autres. Il n'y avait pas de quoi avoir honte. D'autant que ce n'était pas comme si le Sanctuaire était un Club Med, et les Guerres Saintes une jolie reconstruction historique où tous les morts se relèvent à la fin du spectacle. Jayden n'en était pas mécontent de savoir son cousin à l'abri de ce destin si sombre qui pourtant semblait vouloir le poursuivre.

Une infirmière rentra pour les soins de Iason, et Jayden se leva, fit quelques pas pour étirer ses muscles. Il n'aimait pas les hôpitaux, leur odeur de soupe d'hospice mêlée au détergeant. mais surtout il n'aimait pas voir ceux qu'il aimait cloués au lit à attendre leur dose de calmant. Au moins, il y avait peu de chances qu'il finisse ses jours dans un hôpital... Une fois les soins finis, Jayden laissa quelques instants à Iason jusqu'à ce qu'il reprenne la parole.

- Ne t'inquiètes pas pour ça, ils peuvent attendre, ce n'est pas eux qui ont le plus besoin de moi actuellement.

La situation au Sanctuaire était quelque peu inquiétante toutefois, et même si le mot d'ordre n'avait pas été donné, la mobilisation était pourtant en place. Les chevaliers étaient appelé à rejoindre le Sanctuaire, resserer les rangs pour se préparer à une guerre sainte aussi imprévue qu'innatendu et éviter les affrontements isolés qui seraient au désavantage peut-être des chevaliers. Pendant des années pour certains, ils avaient vécu loin du Sanctuaire, menant une vie solitaire tournée vers l'entraînement, ou tentant d'avoir une vie normale, ou bien reclus dans des coins perdus où ils avaient toute lattitude pour entraîner de nouvelles recrues. Même ces derniers chevaliers étaient invités à rejoindre le Sanctuaire. Si Jayden n'était pas le chevalier le plus proche du Pape, il n'empêchait qu'il savait parfaitement son inquitude  et comprenait ce qu'il se passait. Hadès avait montré des signes de réveil depuis des mois alors qu'Athéna demeurait introuvable. La situation ne s'annonçait pas bien. Certains murmuraient que même lors de la précédente guerre sainte, alors que la moitié des chevaliers d'or étaient décédés sans successeurs avant les premiers combats, la situation n'était pas aussi inquiétante. Sans Athéna, le moral des troupes était au plus bas. C'était aux chevaliers d'Or de montrer leur soutien au Pope qui faisait tout ce qu'il pouvait pour maintenir la cohésion au sein du sanctuaire. Jayden avait ainsi été envoyé en ambassade à Asgard, pour tenter de ranimer l'ancienne alliance, nombre de chevaliers avaient été envoyés de par le monde au moindre soupçon pour retrouver Athéna. Ils devaient plus que jamais tenir leur rang, montrer l'exemple, motiver les troupes en étant une équipe soudée et un front uni.

Bien sur que le Sanctuaire avait besoin de lui. Chaque jour "perdu" sans qu'il ne soit à Asgard, ou au Sanctuaire à entraîner intensivement les recrues à l'Apocalypse qui couvait et n'attendrait pas qu'ils aient obtenus leurs armures, ou à rechercher Athéna, comptait. Mais cela lui importait peu. Ces derniers mois, ces dernières années, il avait tout donné au Sanctuaire et avait été un chevalier irréprochable. La Guerre Sainte était à leur porte, et avait déjà débuté, même si les hostilités n'avaient pas été clairement détaillées. Jayden devait profiter du calme avant la tempête qu'il pressentait, tant qu'il le pouvait. Et s'il n'en disait rien, l'idée vint lui effleurer l'esprit. Peut-être partirait-il même avant Iason.

- Est-ce que tu te rappelles quoi que ce soit de ton attaquant ? N'importe quoi, une vague description physique, ou un détail de son surplis, peut-être l'allure qu'il avait, un accent particulier ? N'importe quel détail qui te reviendrait.

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Dernière édition par Jayden Grayson le Dim 24 Nov - 12:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Now is the winter of my discontent   Now is the winter of my discontent EmptyMar 19 Nov - 12:44





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Rester concentré devenait une gageure, sa faiblesse physique lui murmurant de s'endormir quand à la partie la plus sombre de son être voulait attaquer. L'écouter serait du suicide et, psychologiquement, Iason se savait incapable de s'en prendre à son cousin. Pas tout de suite... Il l'écouta arguer à propos du spectre et pour un instant, cru Jayden : celui-ci allait battre le surplis maléfique qui ne s'approcherait plus jamais de Iason. Tu parles.....

Prévenant, le chevalier accepta de dissimuler son cosmos. Jayden était l'un des seuls à avoir appris comment prendre soin de Iason et veiller sur lui. Lorsque l'homme se trouvait à faire un malaise inopiné, un évanouissement, l'autre savait toujours comment le rattraper, et surtout que faire. Iason n'avait jamais vraiment rien perçu des doutes de son cousin et de l'inutilité dont il se sentait écrasé, concernant lui-même...Jayden était auréolé d'une aura de surpuissance, et sa présence à ses côtés avait toujours été synonyme de sécurité.
Jusqu'à aujourd'hui.

 « Intelligence, fierté... »

Il ricana. En cette période d'austérité économique, un intellectuel avait encore moins de travail qu'un artisan. Si ses parents ne l'avaient jamais découragé, ils regrettaient que leur fils ne puisse faire un métier payant vraiment. Quitte à faire des études, ils l'auraient préféré médecin....

 « Pas vraiment, Jay.... Athéna, ta déesse, elle est sensée aimer tout autant l'esprit que le corps.... elle n'a pas voulu de mon intelligence. Pourtant, des chevaliers handicapés elle en a eu, c'est toi même qui m'a raconté ces histoires tu te rappelles ? Pour me donner du courage... C'est vrai qu'elles étaient belles remarque.  »

Iason était une faiblesse pour Jayden, mais pour combien de temps encore ? En tant que Juge, sa position était sur le fil du rasoir : l'archéologue pouvait tout aussi bien détruire la Balance qu'au contraire la rendre plus forte par la perte et la douleur.

 « Adelphos... »

Le mot avait un goût de cendre et de deuil désormais.

 « J'ai essayé d'être comme toi : bon, sage et juste. J'ai voulu l'intelligence aussi, j'ai rêvé de la force...suis-je si mauvais pour qu'aucune des qualités que je me suis forcé d'acquérir ne puisse pallier à ma plus grande faiblesse ? Je sais que les dieux sont cruels, mais les hommes.....les hommes sont pires. »

Il en avait déjà tenu des discours ainsi, plus particulièrement après une bouteille vide. Aujourd'hui était peut-être la dernière chance pour lui de vider son sac et après....
Iason ne voulait pas savoir si Jayden le comprenait ou non. Oui il était amer, jaloux souvent, triste parfois... mais comment expliquer la difficulté de vivre dans un monde qui vous fait bien comprendre qu'il doit s'abaisser à votre niveau parce que vous êtes différent ?
Un poids
Lorsque tout est une douleur, parfois petite, tellement petite, qu'on l'en oublierait presque...mais à côté de vous les hommes vont et viennent sans poids aucun sur leurs épaules alors qu'on vous fait l'affront de vous charger ainsi. Même insignifiante, une douleur existe, et à la manière de l'océan aux vagues traîtresses, la souffrance et la faiblesse allaient et venaient parfois en un souffle calme, parfois en un léger roulis, mais aussi en de trop monstrueuses tempêtes.

Des tempêtes, il en avait connu. Jamais de l'importance de celle qu'il venait d'essuyer peut être, mais il en avait eu malgré tout et jamais Iason n'en avait parlé que ce soit à ses parents ou à son cousin. Parce qu'il avait honte, et que savaient-ils de la honte les bien-portants, les guerriers, eux qui saignaient et souffraient de leur propre choix, eux qui étaient assez maître de leurs corps pour choisir de les mutiler ?

Lentement, dans un effort surhumain, Iason parvint à s'asseoir dans le lit. Les machines s'affolèrent un instant, puis reprirent leur calme, mais l'effort avait été grand, à la limite de l'inquiétant pour quelqu'un forcé au repos.

 « J'aurai voulu faire tant de choses.... Courir les batailles, ne rien regretter et réfléchir par le sang et les combats. Devenir fort,mourir aussi peut être, mais mourir comme un guerrier qui n'a rien à regretter. La vie que tu as, que tu auras... Au lieu de cela j'ai eu les livres et le silence. C'est une prison, cher cousin, et tu le sais. J'étudie ces grandes figures que je ne serais jamais, alors peut-être ais-je commis un crime grave sans rien en savoir, mais en ce cas ma pénitence est une chose que je n'arrive plus à porter. »

Il soupira, à quoi bon ? L'homme ne voulait pas de la pitié de Jayden, encore moins de sa tristesse. Ce n'était la faute ni de l'un, ni de l'autre et guerrier, Iason le serait bientôt mais quelle paix y trouverait-il ?
Le destin cruel lui avait accordé son rêve de combats et d'armure, mais d'une bien méchante manière car la gloire des soldats, jamais il ne l'aurait. Plutôt qu'un regard de lourde compassion désormais, il n'y aurait pour lui que honte, dégoût et mépris.
Parce que son camps était celui d'Hadès.

 « Peut-être aurait-il mieux valu que tu ne veilles pas sur moi »

Il aurait alors tenté l'entraînement lui aussi, et sans doute échoué pour mourir jeune. Mais cette tragédie aurait alors effacé celle tellement plus absurde à venir, consistant à le faire devenir Juge. Qu'y avait-il donc de si détruit en ce monde pour que la déchéance soit synonyme d'avenir ? Oh bien sûr Iason n'avait jamais vraiment accroché à Athéna en divinité guerrière, il lui préférait Ares, beaucoup plus mal aimé et que l'on tenait véritablement à coller à ce rôle de grosse brute. La déesse casquée avait toujours eu pour lui quelque chose d'hypocrite, sans qu'il ne puisse expliquer quoi exactement, mais cela il ne l'avait jamais avoué à Jayden. Quant à savoir si son manque de foi état inné ou bien résultait de son rejet, Iason ne saurait vraiment dire...

 « Le Spectre ? Un juge, il s'est présenté en m'attaquant mais.... c'est idiot, j'ai plutôt retenu les détails de l'armure que son nom. Déformation professionnelle... »

Alors, d'une voix fatiguée, Iason se mit à décrire quelques points importants du surplis de la Wyverne sans pour autant rentrer dans le détail. Son énumération était classique, académique, de la même manière dont il ferait à l'oral, l'inventaire d'une pièce de musée.

 « Ma taille à peu près, plutôt avenant... Du genre qui plaît aux femmes. Plus musclé que moi, brun...me semble qu'il a les yeux clairs mais je n'en mettrais pas ma main au feu. J'ai pas mal déliré entre la crise et les médicaments, et puis les cauchemars...peut-être même que je mélange l'armure avec une de celle dont tu as pu me parler dans tes récits de Guerre Sainte. Je crois que le mieux, c'est que tu fasses attention à bien juger mes paroles... »

Un conseil à double tranchant, l'un des derniers qu'il lui offrait.

 « Pas la joie de ton côté non plus on dirait....Adelphos, tu me crois quand je te dis que je t'appelle frère et que je t'aime ? Tu me croiras toujours, même si je me suis fait tromper par un Spectre ? Parce que tu sais, je le pense réellement... »

Cela aussi, avait besoin d'être dit. Peu importe si Jayden choisissait de ne pas lui renvoyer son affection fraternelle, Iason savait que le respect qu'il éprouvait pour son aîné ne disparaîtrait pas, même une fois vêtu du surplis. Les choses seraient trop simples sinon, pas vrai ?
Ils avaient grandi ensemble, s'étaient élevés ensemble e lorsque l'on tombait, l'autre surgissait de l'ombre pour briller à son tour. A sa manière, l'archéologue avait essayé d'aider le chevalier à propos d'Athéna, fouillant les textes antiques, se faisant mal voir de certains directeurs d'archives ou conservateurs de musée dans le simple but de trouver des informations précieuses sur la déesse pouvant mener à sa réincarnation.
Des informations qui plairaient également à Hadès et aux spectres.


 « Ouais, je le pense... »

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MessageSujet: Re: Now is the winter of my discontent   Now is the winter of my discontent EmptyDim 24 Nov - 15:02





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Chaque minute éveillé semblait couter à Iason, et devenir de plus en plus dure. Jayden ne laissait rien paraitre de sa terreur à le voir ainsi, et à être totalement inutile, et incapable de le soulager. Il fallait qu'il reste fort, sans même comprendre que c'était peut-être cette attitude qui creusait le fossé entre eux deux. Voir que même son cosmos ne le soulageait plus alors qu'il l'avait toujours utilisé ainsi brisa quelque chose en lui. Son assurance en prit un coup, peut-être son ego aussi, lui qui pensait qu'il pouvait toujours tout réparer. Lui qui avait pendant des années renforcé son cosmos pour venir en aide aux autres, pour être celui dont on avait besoin, sur lequel on pouvait compter... Lui qui pensait qu'il aurait toujours pu protéger ceux qu'il aimait, il était pied et poing lié, sans aucun moyen de soulager ceux qu'ils comptait. Quelque part, Jayden remerciait son père d'avoir toujours refusé cette lente agonie et de le lui avoir dissimulé si longtemps. Il commençait enfin à comprendre ses raisons. Mais cette fois, il serait là, aux côtés de Iason. Si c'était la dernière chose qu'il puisse faire.

- Adelphos... Ton destin n'était peut-être pas de te battre, mais cela ne veut pas dire que ton rôle est terminé. Ce n'était pas des histoires, et on ne peut pas tous partager le même destin, cela ne fait pas de toi quelqu'un de moins important, ou d'inférieur, au contraire

Toujours ces mêmes rengaines, mais cette fois, Jayden préféra temporiser. Depuis quelques temps, elles avaient été au centre de leurs tensions. Jayden voyait que Iason avait bien trop de resentiment de ne pas suivre le même chemin que lui, et Jayden s'en voulait d'avoir pendant des années entretenu le titre de Chevalier sur un piédestal. Iason n'avait pas été choisit, et c'était comme si pour ajouter à la tristesse de ne pas avoir son cousin à ses côtés, il l'aurait presque accusé d'avoir entretenu ces histoires, et les lui avoir ôté. Comme si c'était de sa faute. Et après, il blâmait la déesse que jayden servait, sans voir que s'il n'avait pas été choisit, ce n'était en aucun cas de sa faute. Généralement, ça finissait en cris et en claquement de porte, mais cette fois il valait mieux éviter. Jayden était fatigué de devoir lui trouver des excuses, fatigué de devoir se justifier. Fatigué de voir que son cousin ne comprenait toujours pas qu'à ses yeux il n'était pas plus faible de ne pas avoir été choisit. Et pourtant, Iason continuait, alors que la lassitude prenait Jayden. C'est avec une voix éteinte, et lasse qu'il répliqua, sans même lever la voix.

- Iason, arrête un peu. Toujours les mêmes choses, est-ce que tu apprécie vraiment de te faire souffrir à toujours ressasser les mêmes conneries sans fin ? Ce n'était pas ton destin, c'est tout. Contente toi de guérir, et profite de la vie qui t'a été offerte et qui n'appartient qu'à toi.

Jayden était véritablement fatigué. Jamais il ne se plaignait de son rôle, mais il n'oubliait pas les inconvénients qui allaient avec. Sans cette armure, il aurait été différent, il le savait. Parfois, l'amertume et la jalousie qu'il percevait dans la voix de son cousin l'énervaient réellement. Oui, bien sur, il n'avait pas une vie facile, ses problèmes pouvaient à tout moment lui couter la vie, et il n'aurait sans doute jamais la possibilité de faire un dixième de ce que jayden pouvait accomplir. Des tâches simples pouvaient se révéler des plus complexes. Jayden était conscient de tout cela. Mais avoir une vie normale éait-ce si terrible ? Si Jayden n'était pas devenu un chevalier, sa vie aurait été différente, ses buts moins grands, mais il aurait vécu une vie normale. Une vie normale, que parfois il regrettait. Il aurait peut-être finit par réellement sortir avec quelqu'un, cessant les passages éclairs d'une fille à une autre pour avoir une vraie relation. Il pourrait être même marié, avoir des enfants, un boulot simple qui ne mettait pas en danger sa vie. Il pourrait mourir à presque cent ans, complètement débile, et entouré d'une dizaine de petits enfants. Une vie simple, sans grandes choses accomplies, mais satisfaisante sur tant d'autres points.

- Tu n'arrêtes jamais tes conneries hein ? Jamais je ne regrette d'avoir et de continuer à veiller sur toi. Sans toi, j'aurais pas ramené un tiers des filles qu'on a dragué ensemble.

Jayden lui offrit un sourire, piètre tentative de rassurer son cousin et de partager peut-être pour la dernière fois, un moment de camaraderie. Mais cela l'aurait presque blessé de voir son cousin lui demander cela. N'était-ce pas évident ? Malgré les prises de tête ces derniers temps, et cet incident, rien ne changeait le fait que Iason était sa famille, même si le même sang ne coulaient pas dans leurs veines.

Jayden écouta attentivement les paroles de son cousin. De la description qu'il en faisait, cela ressemblait à l'armure de la Wyvern, mais Jayden devrait en être sûr avant de se lancer dans une telle croisade. Sitôt de retour au Sanctuaire, il consulterait le Grand Pope, ou le chevalier du Verseau. Ils devraient pouvoir lui en dire plus, leur savoir était incomparable. SAns compter que s'il s'agissait de la Wyvern, l'information était importante, et le Sanctuaire devrait être mis au courant qu'au moins un des Juges était réincarné. Cela pouvait changer beaucoup de données, qui le dépassaient largement d'ailleurs. Cela pouvait changer bien des plans. Il fallait absolument en avertir le Sanctuaire, bien que si Jayden n'avait pas eu ce sens de l'honneur, il aurait gardé cette information pour lui même. Hors de question quand le Pope serait au courant qu'il le laisse courir après cette piste. Pas seul. Jayden allait devoir réfléchir à tout cela, et il n'aimait pas du tout l'idée de laisser ce spectre courir, tout autant que le Sanctuaire n'apprécierait pas de voir un de ses chevaliers courir seul après une chimère peut-être... et dans tout les cas, un spectre des plus dangereux. Mais Jayden était confiant, on avait confiance en lui et en ses capacités, et il avait suffisamment fait pour le Sanctuaire pour qu'on lui confie la mission d'en savoir plus sur l'apparition de ce Juge. Peut-être trop confiant, Jayden pensa que s'il mettait la main dessus, personne ne l'empêcherait de lui faire payer... et il s'en sentait capable. Quoi que prendre avec lui Joshua le moment venu ne serait pas une mauvaise idée. Au diable l'honneur, quel honneur y avait-il à briser un homme aussi simple qu'était Iason ? Il ne méritait pas ce genre de considération. Sa dernière phrase, Jayden ne l'entendit que d'une oreille, mais le jour venu, peut-être s'en rappellerait-il.

- Bien sur, pourquoi tu me dis ça tout d'un coup ? Comme si je n'étais pas là pour ça... Ça aurait pu arriver à n'importe qui de se faire avoir.

Jayden laissa le silence s'installer entre les deux hommes. Cet incident lui faisait peur de par ce qu'il pouvait représenter. La Guerre Sainte se profilait, et si leur famille tait en danger... Cela allait grandement compliquer les choses. Qui pourrait se battre avec l'esprit tranquille que requérait la victoire tout en sachant ses proches en danger ? Jayden allait devoir faire attention, du moins à Iason si le spectre avait fait le lien entre eux.

- Que comptes-tu faire à présent ?

Jayden ne savait même pas la raison exacte qui l'avait mené en France. Ses recherches sans doute. Mais qu'étaient ses plans pour la suite ? Jayden ne savait pas quand il pourrait sortie de l'hôpital... Mais il devrait garder un oeil sur lui.

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MessageSujet: Re: Now is the winter of my discontent   Now is the winter of my discontent EmptyLun 25 Nov - 0:36





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 « Quelle sorte de dieu offre une vie incapable d'apporter la moindre chose, cher cousin ? »

La voix était faible, songeuse et ne pouvait différencier l'enfant mis à l'écart des autres de l'adulte sans rêves. Cependant, malgré l'amertume de chaque mot, Iason ne l'attribuait pas à Jayden. Vivre, il le voulait bien mais plus de la moitié de son espérance de vie s'était déjà écoulée à présent. Dépasser les quarante ans serait dur, les médecins avaient toujours été formels. S'il ne mourait pas d'une quelconque crise, Iason pouvait malgré tout se retrouver fortement diminué par une attaque, incapable de profiter pleinement de la fin de l'été et de l'automne de sa vie. Une épée de Damoclès menaçait encore et toujours de s'abattre sur le fil de son existence déjà ténue, et à présent que le surplis l'avait choisi, il ne pouvait espérer construire quoi que soit.
Un brusque désespoir le saisit soudain, c'était comme se noyer, plonger pour ne pas remonter avec la silhouette de Jayden, sévère et hiératique, pourtant si proche.
Comment expliquer qu'il lui avait fallu plus de vingt ans pour apprendre à connaître ses faiblesses et les pièges du monde pour ensuite tenter de survivre ? Comment expliquer qu'après pareille chose, on ne pouvait plus être innocent et aspirer à l'apaisement ? L'on ne pouvait dire depuis combien d'années Iason portait en lui cette chose brisée, semblable à un deuxième cœur prêt à se nourrir de toute la noirceur du monde. Il ne s'agissait pas de méchanceté, et l'homme ne s'était jamais montré sadique mais....

Mais le mensonge auquel son cousin l'exhortait : se poser, vivre une vie simple, profiter des jours et des nuits...il n'avait pas de sens !
L'archéologue multipliait les conquêtes, ne construisant jamais rien de stable. Comment apprendre à aimer une femme tout en sachant qu'elle vous perdra la première, que vous serez alors toujours une tristesse au coin de ses yeux même alors qu'elle réapprendra à aimer d'autres hommes ? Pourtant Iason rêvait bel et bien d'amours mythiques et de bras blancs et fidèles, mais l'ombre de la mort était pas trop présente pour en faire autre chose qu'un songe.

 « Et toi Adelphos, qui te veille ? »

La déesse Athéna, les autres Chevaliers, non Jayden était loin d'être seul au monde. Iason soupira, hésitant à se laisser retomber contre l'oreiller. S'il avait été bien portant depuis le début, peut-être n'aurait-il jamais émis le vœux de se battre lui aussi, choisissant le chemin des bibliothèques sans avoir l'impression d'une fatalité. Cependant son cousin avait raison, Iason pensait toujours devoir prouver quelque chose aux autres comme si son existence était une chose qu'il devait rembourser au monde.
Parce qu'il était défaillant, et ce dès le début....

A nouveau Iason ferma les yeux, la respiration laborieuse. Ca, la pâleur sur ses joues, les traits creusés, tout n'était non pas une transformation mais bien une accentuation de son apparence naturelle. Une prise de conscience, une claque dans la figure pour dire qu'il avait toujours été comme ça, mais qu'aujourd'hui c'était pire...

 « Jayden....J'ai mal, tu sais ? Ca fait mal, beaucoup. Plus que d'habitude.... »

Un aveu qui lui donnait honte, celui de la douleur. Celle quotidienne qu'il surveillait toujours ou bien étouffait parfois de mille et unes choses, celle capable de le rendre incapable de marcher ou même réfléchir, oui, celle là...

 « Ne me rallonge pas, c'est les morts qu'on couche. Je suis pas mort, je promets.... »

La perfusion cessait déjà de le calmer, tout en continuant à l'abrutir malgré tout et, les yeux vitreux, Iason portait ainsi sur le visage un pur air de souffrance.
Il hoqueta soudain, comme un sanglot retenu et ce simple geste lui fit réprimer une nausée violente tandis que des poings noirs explosaient devant ses yeux.
Il entendait le sang battre à ses tempes, les faibles pulsations du pouls, tout cet édifice brinquebalant que représentait son propre corps, et souffrait.

Gamin, Iason avait apprit à ne jamais dire quand il avait mal, parce que cela signifiait les yeux paniqués de sa mère, la honte de son père... A l'université, là encore il lui fallait taire la moindre chose, parce qu'après tout ne prenait-il pas la place d'un élève plus sain et meilleur simplement parce que le gouvernement avait pitié ?
Toutes ces remarques acerbes, implicites qu'on lui jetait sournoisement au visage, celles que Jayden ne pouvait comprendre parce que à quoi bon en parler ? Rien ne pourrait arranger les choses.

Iason n'avait de place nulle part, pas même chez Hadès où le dieu se rendrait bien vite compte de son erreur avec quelqu'un d'aussi faible malgré le surplis. Pas assez cassé mais pas assez bien portant, il errait dans les limbes de sa propre existence.

 « Je sais pas... survivre peut-être ? Il faut voir si je peux supporter l'avion aussi pour rentrer... et après reprendre le boulot jusqu'à ce qu'une autre crise m'achève. J'irai directement à Athènes, aucune envie de voir mes parents. On me donnera des livres, on me dira de travailler et on fera comme si tout va bien. Je jouerais la comédie aussi, t'inquiète pas : l'intellectuel heureux. »

Cynique et sans illusion, l'archéologue baissa lentement la tête. Il songea aux Enfers vers lesquels il aurait à se rendre, et une guerre qui n'était pas la sienne. Seulement, cela ferait bien l'affaire pour occuper jusqu'au trépas, non ?

Alors ainsi soit-il

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MessageSujet: Re: Now is the winter of my discontent   Now is the winter of my discontent EmptyJeu 5 Déc - 9:48





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Jayden soupira. Il n'éleva pas la voix comme il l'aurait fait en d'autres circonstances, mais son ton n'en était pas moins las, et fatigué. Toujours les mêmes accusations, les mêmes rancoeurs. Jayden le vivait comme une accusation directe.

- Tu ramènes toujours tout à ça, Iason, comme si je devais me justifier. Athéna n'est pas responsable de tout ce qu'il se passe ici-bas. Tourne tes malédictions vers quelqu'un d'autre, pour changer, tu ne peux pas l'accabler de toute la misère du monde à la fin.

Ses paroles, il le savaient auraient un gout d'amertume, et il savait qu'il n'aurait pas du les dire ainsi lorsqu'il vit le regard de son cousin qui accusait le coup. La fatigue, la lassitude, l'inquiétude l'y avaient poussé. Il n'avait toutefois pas vraiment d'excuses, après tout c'était le genre de choses assez insensibles qu'il pouvait parfois dire, souvent par pur égoïsme. Pourtant, il n'avait pas le droit de le juger. Leur situation était peut-être opposée, elle n'en était pas moins semblable, dans tout ce qu'elle avait de tordu. Jayden était prêt à mourir quand Iason n'avait jamais demandé que ça, et se retrouvait aujourd'hui au seuil des Enfers, bien loin de ce qu'il aurait toutefois voulu accomplir avant de s'y trouver. Littéralement, d'ailleurs. Le destin lui avait joué un drôle de tour. Jayden n'enviait pas son sort, et au final, si proche de la fin, aucun des deux n'était satisfait de son sort. La seule différence était que Jayden n'avait que si peu de regret, sa tâche était trop noble pour s'en accorder.

Jayden détourna le regard. Il ne manquait pas de compagnons, et lorsque viendrait son heure, il ne serait surement pas seul. C'était la consolation d'une vie qui serait peut-être aussi courte, il mourrait dans la gloire pour les siens. Mais loin de sa famille, peut-être loin de la terre qu'il chérissait tant. Cela semblait futile, mais il n'empêchait que c'était des choses qui comptaient pour Jayden. Sciemment, il ne répondit pas à la question de son cousin. Que devait-il répondre, que pouvait-il répondre ? Inutile d'alourdir ce fardeau.

- Je sais Iason... Mais ça va aller mieux, les docteurs ont l'air compétents, tu vas bien guérir ici...

Qui essayait-il de rassurer ? Iason ou lui même ? Il n'avait aucune idée de ce que pouvait ressentir Iason, il savait la douleur d'une plaie béante, d'une fracture ouverte, que savait-il de la douleur d'un coeur en fin de course, lui qui n'avait mal qu'à force d'entraînements et d'exercices ? Pourtant, on venait de lui donner des médicaments, et ses paroles se faisaient plus erratiques, son regard semblait s'éteindre petit à petit, la douleur n'aurait-elle pas du s'apaiser ? Iason eut soudain un hoquet que Jayden pensa un hoquet de douleur. Son visage ne sut réprimer l'inquiétude qui le saisissait, et il se redressa, passant un bras sous ses épaules pour le laisser aller et le soutenir.

- Ne force pas, repose-toi... Je sais tout ça, et tu sais que tu n'as pas intérêt à nous laisser comme ça. Tu sais que je suis capable de descendre te chercher et te ramener par la peau des fesses, hein ?

Jayden lui offrit un sourire un peu fade, encore teinté d'inquiétude, sans se douter de la portée de ses mots. Peut-être ce jour viendrait plus vite que prévu, peut-être pas dans les circonstances que Jayden imaginait. Il savait qu'il ferait n'importe quelle folie pour le ramener des Enfers. Mais Iason ne souhaiterait peut être pas en être tiré...

- Reste encore quelque jours, ici ils te soigneront bien. Je m'occuperai de te trouver un avion pour te ramener à la maison, on te fera rapatrier par avion médicalisé, ne t'inquiète pas pour ça.

Jayden prendrait soin de lui, comme il l'avait si souvent fait. Ici, il avait de bons soins, mais il comprenait son désir de rentrer... mais pas celui de retourner au travail. Cela ne lui apporterait que du stress, de la contrariété, tout ce qui était mauvais dans son cas. Non, Jayden était persuadé qu'il lui faudrait du repos, mais comment présenter les choses ? Il avait peur que son cousin pense qu'il l'envoyait dans un mouroir...

- Tu sais qu'ils sont inquiets, que ce sont eux qui m'ont envoyés. Adelphos, tu ne peux pas les ignorer, tout le monde est inquiet, tout le monde veut te voir... Tu sais qu'on tient tous à toi. Pourquoi tu ne prendrais pas des vacances hein ? Un petit bungalow sur la plage, à Sounion ou dans le golfe de Corinthe, tu serais bien installé pour te reposer, on pourra venir te voir, tu n'aurais pas de soucis qui aggraveraient ton état... Je passerai et on fera comme les petits vieux, on se mettrait un transat sur la plage et on regarderait passer les filles en bikinis, si c'est pas un super plan ça ?

Le Cap Sounion était parfait pour se reposer tout en restant proche d'Athènes, la plupart des Athéniens y passaient leurs week end pour ceux qui avaient la chance d'y avoir une maison. Certains coins restaient tranquilles, parfait pour se reposer sur la plage. Pareil pour le golfe de Corinthe, il était plein de petits coins tranquilles où il pourrait se reposer. Les hôtels faisaient rarement le plein hors saison. Et Jayden n'était pas loin de l'un comme de l'autre, il pourrait passer prendre de ses nouvelles, tout comme le reste de la famille. Tous étaient inquiets de sa santé, ils n'étaient pas beaucoup d'enfants dans la famille et malgré leur âge, on s'inquiétait toujours autant d'eux.

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MessageSujet: Re: Now is the winter of my discontent   Now is the winter of my discontent EmptyJeu 5 Déc - 13:51

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 « Et que préfères-tu, Adelphos, que je blâme une divinité ou que je me blâme moi-même ? La dernière solution on dirait, très bien... Alors louée soit Athéna la toute puissante et honte à moi et à mon hypocrisie. Tu peux m'engueuler tant que tu veux, je reste un poids quand même et rien n'y changera. Dans la Sparte Antique, je n'aurai même pas vécu un jour... »

Il était fatigué, épuisé et ne le cachait plus. Être malade obligeait à laisser voir nos faiblesses sans la moindre pudeur, on ne s'y habituait jamais. L'homme serra les poings contre le drap, un incendie dans le regard. Tout le réconfort qu'il aurait pu attendre de son cousin ne venait pas, au lieu de cela Jayden jouait les donneurs de leçon. Comme toujours. Et Iason était un fort mauvais élève, dans le fond son cousin devait être heureux qu'on le débarrasse bientôt de lui.

Un silence s'installa alors, Iason ferma les yeux le temps d'oublier son propre désespoir. Il n'y parvint pas, il n'y parviendrait jamais alors peu importaient les mots de Jayden. Lorsque celui ci parla des médecins, de la guérison, Iason ferma les yeux plus fort encore. Comme un enfant. Comme si cela pouvait faire s'arranger les choses, que tout redevienne non pas comme avant parce qu'au fond il n'y avait jamais eu d'avant, mais comme...
Comme les choses auraient du être, sans maladie, sans distance, sans souffrance. Se battre dans des camps opposés apparaîtrait comme moins dur alors, et non pas comme une conséquence de sa propre faiblesse physique. Une punition, un châtiment....

 « Tais-toi... »

Yeux fermés, il voulait que tout s'arrête. Que Jayden cesse de dire des choses qui n'arriverait jamais.

 « Putain Jayden... TAIS-TOI ! Je vais PAS guérir, je peux PAS guérir.... on me greffera pas de cœur, il y a des gens qui en ont plus besoin que moi. Qu'ils soit français, allemands, grecs ou urugayens, les médecins pourront rien faire, un jour ça va complètement s'arrêter de se battre là dedans. Vivement que ça arrive, j'en ai marre de l'hypocrisie, la mienne, celle du monde, j'en ai juste marre de faire comme si ça allait bien et de toujours devoir tout cacher. Marre... »

Sa voix s'éteignit dans un murmure aux allures de sanglot. Voilà, son cousin allait de nouveau pouvoir l'engueuler, lui dire de se ressaisir... Mais combien de fois déjà Iason avait-il du le faire ? Combien de fois en vingt-sept ans ? Choisir consciemment ou non de ne pas abandonner, de continuer même si on a mal au cœur, au vrai cœur et que tant de choses nous sont refusées. Qu'on devra toujours en faire plus que les autres et que personne n'en saura jamais rien. Il déglutit, essayant de ne pas s'énerver plus encore. Quand l'archéologue prit la parole, ce fut d'une voix éteinte, malheureuse, celui d'un homme que jamais personne n'avait prit le temps de consoler ou d'aider.
Celui d'un homme dont, instinctivement ou non, on s'était détourné...

 « Non Adelphos, tu le feras pas. Tu as trop de principe pour ça, me faire revivre... ça correspond pas à ton idéal de justice et d'égalité. On vit, on meurt, c'est tout.... c'est notre destin. Tu préféreras aller chercher un de tes frères d'armes, quelqu'un dont le monde ait réellement besoin et qui justifierai un tel voyage contre-nature. C'est normal, je comprends.... Faut savoir faire des sacrifices, accepter les pertes, les dommages collatéraux. Bah, tu as tes idéaux, j'ai les miens... A chacun nos combats, pas vrai ? »

Combien de temps avant que son nom ne soit traîné dans la boue, combien de temps avant la haine et le mépris ? Un nouveau hoquet le secoua alors, douloureux, mais les bras de Jayden l'entouraient, l'empêchaient de tomber. Oh combien de temps encore ?
Vaincu, Iason laissa aller sa tête contre l'épaule de son cousin. Etrange n'est-ce pas ? Le Chevalier n'avait jamais réellement compris les appels à l'aide de son cousin, pourtant il était là, telle l'infirmière dévouée auprès de la petite grand mère. Yeux fermés à nouveau, Iason sentait la dureté des muscles sous la peau de Jayden, inconsciemment il se récita dans sa tête l'évolution des différents types de kouroï, bercé par ces choses qu'il savait et que d'autres ignoraient. Mais à quoi lui servait-il, son savoir, hein ?
Absolument à rien.

 « Ce n'est que lorsque je suis malade ou mourant que les autres veulent me voir. Lorsque je suis sur mes deux pieds et que je fais le con, silence complet. Ou bien alors on ne me prend pas au sérieux... Vous savez pas combien de masque je porte, vous savez pas ce qu'il y a derrière. Toi tu sais un peu, peut-être, mais tu t'éloignes vite fait... c'est normal aussi, t'as d'autres choses à faire. »

Yeux fermés toujours, comme lorsqu'enfant il s'endormait ainsi tout contre son cousin, un livre toujours près de lui, Iason essayait de ne pas vivre chacun des mots comme une blessure. Des vacances, alors il n'était même plus assez bon pour travailler ? Difficilement, l'archéologue rouvrit les yeux, forçant la meute de loups voraces, là dans sa poitrine, à se taire un peu, oh juste un peu.

 « Adelphos.... m'enlève pas les livres ou le boulot sinon c'est vraiment la fin. Un bouquin, ça pleure pas quand tu crèves, t'as pas l'impression de le flouter en le commençant, même si tu sais que tu peux crever au milieu. C'est pas comme une relation, c'est pas comme une femme... mais ça tu le sais déjà, hein ? On s'oblige à être des salauds pour pas que quelqu'un s'attache vraiment à nous, toi parce que les combats t'auront un jour, moi parce que mon cœur va me lâcher et que je veux pas qu'une femme se réveille à côté de moi dans un lit pendant que j'agonise et me regarde mourir. Avec un livre je peux me le permettre... »

Iason était un homme de solitude. Beaucoup pensait qu'un tel arrangement lui plaisait, mais jamais l'homme n'avait choisit cela, se couper des autres, ne pas avoir d'amis parce que partager leurs jeux ne pouvait se faire, ne pas avoir d'amante à vraiment aimer parce que commencer une relation, ce serait déjà commencer à lui dire adieu. On pourrait le qualifier de défaitiste, cependant chez l'archéologue cela s'apparentait plus à une pudeur face au genre humain, voir une politesse, un sens des civilités : je vais mourir, je ne fais que passer, ne vous inquiétez pas de moi, je risque de vous embêter.

 « Le Cap Sounion... »

Il connaissait le lieu évidemment, le temple aussi et s'y était déjà rendu à maintes reprises. Peut-être même déjà pour un stage d'étudiant, il ne savait plus trop, les médicaments l'empêchaient de réfléchir convenablement. Mais quelque chose se réveilla en lui, comme une incitation sombre et méchante à suivre les conseils de son cousin au moins pour cette fois.

 « Non tu n'y viendras pas et tu le sais aussi. Parce que tu as tes propres occupations, que la guerre approche et que tu dois te battre et t'occuper des plus jeunes aussi je crois. D'ailleurs tu salueras Joshua de ma part, c'est un brave gosse... »

Il n'y avait même plus d'accusation dans sa voix désormais, juste la plus pure des fatigues. Lui-même adorait les enfants, s'occuper d'eux dans les musées ou bien en visite sur les chantiers de fouille. Il comprenait tout à fait le temps que Jayden pouvait passer avec des recrues, d'une certaine manière les deux cousins possédaient le même équilibre pour ce qui était du désir de transmettre aux autres et d'intéresser.

 « Hey...si je meurs, tu voudras bien lui donner les grands livres de mythologie que j'ai ? Tu sais, ceux qui parlent des guerres mythiques, avec les grosses illustrations en peintures.... J'sais pas si ça peut lui plaire mais bon... Non, c'est un brave gosse »

A nouveau, les loups hurlaient en lui. A nouveau, Iason du se faire violence pour ne pas pleurer, mais pour combien de temps encore ?

 « J'irai au Cap Sounion, mais pas pour me reposer, sinon autant me tirer une balle. Ou alors étouffe moi avec l'oreiller tout de suite, ce sera plus simple, ok ? Pas un meurtre, juste de la pure charité, allez vas y Adelphos.... vas y. »

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MessageSujet: Re: Now is the winter of my discontent   Now is the winter of my discontent EmptyJeu 5 Déc - 17:56





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Il y avait vraiment des fois où Jayden avait envie de secouer son cousin jusqu'à ce qu'il arrête de penser des conneries aussi énormes et revienne à la raison, abandonnant son amertume et ses propos qui n'étaient rien de moins que des blasphèmes, et pour lesquels n'importe qui d'autre aurait agit de manière bien plus violente. Mais la plupart de temps, il laissait couler, la frustration de ne pas réussir à lui faire comprendre l'écoeurant au plus haut point, la colère d'avoir l'impression de parler à un mur. Que pouvait-il faire ? Hurler ? Le frapper ? Autantsigner lui même son arrêt de mort. Jayden lâcha prise. Sans comprendre que lui aussi avait des choses à voir là dedans. Jayden avait l'habitude de tout maîtriser, d'être capable de faire face à n'importe quelle situation. Mais cette impuissance le rendait particulièrement borné. Tout autant que son cousin, c'était de famille sans doute. Elevés à la grecque, comment en aurait-il pu être autrement ? Et que répliquer à ce genre de propos ? Jayden abandonna ce combat là, comme cela arrivait souvent. Plutôt laisser tomber que de se battre pour une cause perdue, il n'y avait bien qu'avec Iason que cela se produisait. Mais n'y avait-il pas que face à la maladie qu'il était totalement impuissant ?

Et que dire lorsque son cousin semblait autant au bout du rouleau ? Qu'il croie ce qu'il voulait, si cela pouvait adoucir la peine qui l'habitait. S'il lui fallait quelqu'un à blâmer, qu'il blâme Athéna ou Jayden, si cela pouvait apaiser quoi que ce soit. Alors Jayden changea de sujet, parla de repos, de guérison, sans se rendre compte qu'il ne faisait qu'aggraver la situation. Chacun de ses mots blessaient Jayden en retour. Il avait toujours été quelqu'un d'optimiste, qui ne pouvait pas accepter ses paroles. Il était un de ces guerriers de l'espoir, mais même si ce n'étiat une situation qu'il pouvait régler de ses poings, il refusait de voir cet espoir le fuir.

- T'es vraiment con, tu le sais ça. Tu mérites de vivre Iason, même si tu ne veux pas le reconnaître. Tu as encore trop à faire, tu ne peux pas laisser tomber. Moi, j'ai pas l'intention de laisser tomber.

Il pouvait comprendre la lassitude, qu'il ait perdu l'envie de se battre, mais il ne pouvait, lui, s'y résoudre. Il pouait comprendre qu'il n'en puisse plus des hôpitaux, à attendre que son coeur soit encore plus en mauvais état, lâche, pour vivre accroché à une machine en attendant un coeur qui n'arriverait peut-être jamais. Mais lui ne voulait pas le voir abandonner. Avait-il réellement trop de principe ? Il avait quelque part envie de dire qu'il avait trop de principes en effet pour aller le chercher au plus profond des enfers alors qu'il ne devait s'élever pour décider de qui devait échapper à la mort. Mais Iason se trompait. S'il devait défier les lois divines, ce serait pour lui, non pour un de ses compagnons d'armes. Ils auraient trouvé la paix dans la mort, et accomplit leur oeuvre. Iason aurait bien plus d'inachevé, et n'avait pas eu l'occasion de réellement vivre comme eux l'avaient fait.

Iason laissa aller sa tête contre l'épaule de Jayden. Ses parles résonnèrent en Jayden, et il comprenait ce que Iason voulait dire. Si lui même se retrouvait blessé, mourant, il ne voudrait pas cesser de faire ce qu'il devait faire, ce qu'il aimait faire. Se savait-il condamné qu'il se battrait jusqu'à ne plus s'en relever. Le Sanctuaire était toute sa vie, comme les livres et le travail était ce qu'il restait à Iason. Il ne pouvait pas lui enlever pas plus qu'on aurait pu lui enlever son armure ou le Sanctuaire.

- D'accord... Je comprends...

Ses doutes quand à sa venue lui firent mal au coeur, mais il les comprit. Avait-il tort ? Bientôt peut-être plus vite qu'il ne le pensait, cette guerre sainte s'abattrait sur eux, entre eux, les séparerai au delà même de ce que Jayden pouvait anticiper. Mais soudainement, il tiqua, et fronça les sourcils à l'évocation d'un prénom assez peu commun en Grèce, et tout à fait étrange dans la bouche de Iason.

- Joshua ?

Mais Iason continuait. Etait-ce le délire qui l'emportait ? Parlait-il de quelqu'un d'autre que du Chevalier du Lion ? Son ton semblait apaisé, cela pouvait indiquer que les médicaments le calmaient et qu'il n'était plus tout à fait conscient, et Jayden aurait pu mal entendre. Mais ses paroles semblaient étrangement pouvoir aller avec le Joshua qu'il connaissait. Jayden n'avait pourtant pas ramené Iason au Sanctuaire et présenté le deux, ni à aucun moment ne l'avait-il rejoint avec Joshua. D'où se connaissaient-ils, c'était forcément une erreur. Pourtant, cela ressemblait bien à Iason de donner des livres de mythologie à un chevalier... Jayden dégagea l'entement son bras, arrangeant les coussins pour le soutenir, non pas allongé mais à demi assis, comme il l'avait souhaité.

- Joshua ? Iason, mais de qui parles-tu ? Et tu sais que je ferai ce que tu voudras, mais ne parles pas de ces choses là, tu as encore du temps...

A ses paroles, Jayden s'emporta, se levant et élevant la voix. Comment osait-il dire une chose pareille ? Il savait quel était son code d'honneur, ses principes, comment pouvait-il imaginer qu'il achèverait son propre cousin, sa famille la plus proche ? Ca le rendait malade qu'il puisse penser qu'il ferait une telle chose. Qu'il abandonne tout espoir, c'était son droit, mais qu'il exige qu'il fasse de même était impensable.

- Arrête tes conneries. Tu sais très bien que je ne ferais jamais ça. Tu as peut-être perdu espoir, mais pas moi. Et même si c'était le cas, comment veux-tu que je vive avec ça sur la conscience ? Non adelphos, tu peux me demander beaucoup, mais pas ça.

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Dernière édition par Jayden Grayson le Dim 23 Fév - 9:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Now is the winter of my discontent   Now is the winter of my discontent EmptyJeu 5 Déc - 19:21





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 « Tout doit toujours aller selon ton sens, ta vision du monde... Et c'est à nous d'être en tort. Toujours. On a pas le même idéal mais c'est le tien qui doit convenir, pas vrai ? Je n'ai pas toujours raison dans ce que je pense et ce que j'éprouve mais, cousin, es-tu donc si aveugle ? »

La voix déjà bien éraillée ne tint pas, se brisa. Parce qu'il n'était pas fort, parce qu'il avait déjà trop souffert pour une vie entière, sans promesse de paix ou de soleil, mais qu'importe ? A regret, l'archéologue se cala dans le lit plutôt que contre son aîné. Il détourna la tête, refusant de lui faire face puisque tout cela ne menait à rien.

Insulte moi, vas-y. Traite-moi de con, c'est déjà la deuxième ou la troisième fois depuis que tu es ici. Peut-être même plus. Tu te sens mieux quand t m'insultes, quand tu me prends pour un idiot quand moi j'essaye de t'appeler à l'aide ?! Mais bon dieu, Jayden, j'ai MAL ! Toi tu viens ici avec tes mensonges, comme quoi tu vas s'arranger.... ça ne s'arrangera pas, tu le sais . »

Un ricanement le secoua, plus terrible encore que les hoquets. Et il y avait tant de souffrance dans toute sa voix, dans tout son être que cela en devenait au delà des mots. Iason était vaincu, brisé, perdu aussi. Et nul ne viendrait le récupérer, quoi qu'en pense son cousin....

 « Tu m'ordonnes de continuer, mais toi tu as le droit de m'abandonner quand tu le souhaites. T'es perdu entre deux mondes, t'as deux vies et c'est deux de trop pour quelqu'un comme moi qui n'en a aucune. Ne me dis pas d'en chercher une, pas quand tout peux s'arrêter d'un
claquement de doigt. C'est trop tard....alors ne juge pas ce que tu ne connais pas, héros. »


Chacun possédait une colère lui étant propre, mais toutes se montraient terribles à leur manière. Que pouvait donc être une guerre sainte face au ressentiment que chacun des deux ressentait ? Iason eut alors un cri de douleur que lui-même ne pu réprimer alors que son corps malade flancha un instant. Il crut mourir, terreur pure de son enfance, mais resta néanmoins accroché à la vie dans une douleur trop grande pour être supportée.

 « Joshua, ton lionceau... il t'a suivi une fois quand j'étais de garde au musée et que tu venais me rendre visite. Il était curieux je crois, et surpris que tu aies de la famille..ou alors c'est moi qui imagine. On a fait le tour des pièces, de temps en temps j'expliquais... il a parlé aussi de quelques uns de ses voyages. Ca avait l'air de l'intéresser.... »

L'archéologue essaya de sourire à ce souvenir. Il avait apprécié la compagnie du Lion, songer qu'aujourd'hui il lui faudrait l'affronter le chagrinait. Parce que Joshua était un jeune garçon intelligent et éveillé capable d'apprendre à sa propre manière, qualité que Iason avait toujours loué.
Jayden s'énerva soudain, ce qui était à prévoir. L'homme porta la main à sa poitrine, réprimant ne nausée qui le vida de ses dernières couleurs. La douleur reprenait ses droit, lui enlevant chacune des forces qu'il essayait malgré tout d'avoir.

Né pour être faible.

 « Crie, hurle donc avec ta pitié mal placée, je te le prédis un jour tu le regretteras... »

En effet, et même si Iason ne pouvait pas encore le savoir, Jayden serait plus tard celui des deux le plus à même d'accepter de tuer l'autre.
Pour son idéal, pour un monde qu'il voulait préserver et que son cousin, lui, dédaignait du fait d'en avoir été brutalement coupé. Bâteau fantôme fou et sans attache, Iason ne voyait rien capable d'apporter une rédemption de l'univers à ses yeux.

 « Vivre ? Tu vas bientôt mourir toi aussi. Pour ta déesse, et tu en es heureux... T'as choisi tout ça, pas moi. Continue de hurler, de m'insulter, continue de me mépriser, je m'en fiche Jayden. Parce que je peux très bien crever là maintenant... tes paroles me font mal et me blessent, tu vas dire que je le mérite. Facile à dire pour quelqu'un qui a toujours eu les compliments.... Bordel j'ai mal... mais ça sert à rien que je le dise hein ? Tu vas juste ignorer ça.... comme tout le monde. Je vous ai jamais demandé d'effacer la douleur, mais me consoler sans me juger, c'est trop demander aussi ? Tout ce que j'ai construit.... des lettres écrits sur de l'eau. »

Les yeux trop fiévreux, Iason peinait à respirer à présent. Il s'énervait trop, en réponse aux propres réactions de Jayden. Comment suivre la route sinon ? Il n'avait jamais su. Se taire ? Jamais, mieux valait se battre quitte à en mourir plutôt que d'avaler trop d'aigreur et vivre sa vie comme une ombre. Combien donc savait que les masques souriants et calmes qu'il affichait cachaient de trop horribles choses ?
Combien pour savoir qu'un jour, au bout du rouleau, Iason avait failli se pendre, lui que personne ne viendrait chercher ?

Il s'énervait, et ses poings se serraient convulsivement désormais tandis que l'homme recherchait tout autant l'oxygène que la force d'envoyer un direct du droit à Jayden. Mais pour le moment, Jayden ne trouvait ni l'un, ni l'autre....

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MessageSujet: Re: Now is the winter of my discontent   Now is the winter of my discontent EmptyMer 1 Jan - 12:08





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Jayden se leva, excédé. Pourquoi ne comprenait-il pas, pourquoi rester ainsi entêté. Il semblait presque se complaire et se vautrer dans l'acceptation, mais pas Jayden. Non, ça il ne pourrait pas, et qu'on lui reproche jamais il ne changerait d'avis. Il était un de ces guerriers de l'espoir, devait-il l'abandonner quand il s'agissait pourtant d'une des personnes qui lui était des plus chères ? Non, cela n'arriverait pas. Pourtant il ne dit pas un mot, laissant la colère de Iason exploser pour ne pas laisser exploser la sienne. Pourtant, cela lui brisait un peu plus le coeur à lui aussi, il savait que c'était de sa faute s'il hurlait littéralement à la mort. Les poings serrés, il laissa cette colère se déverser sur lui sans pourtant l'accepter.

- Tu ne crois pas que j'ai peur moi aussi ? Je suis terrifié par tout ça, parce qu'il n'y a rien que je ne puisse faire, et il ne me reste plus rien d'autre que l'espoir d'un miracle ! Tu veux que jusqu'à ton lit de mort je me résigne et que la dernière chose que tu puisses lire dans mon regard, c'est la certitude que ça allait arriver ?!

Son sang bouillait et il pouvait sentir son coeur pulser si fort contre ses tempes, mais quand il vit Iason flancher, il se porta à ses côtés, le soutenant. C'est d'une voix plus basse, plus douce, plus grave mais non pas moins déterminée qu'il acheva.

- Tu ne veux plus te battre ? Soit. Mais ne me demande pas de ne plus espérer, de ne plus croire à un miracle, et de te regarder mourir sans rien faire. Je ne peux pas te perdre Iason, quoi que tu dises, quoi que tu penses, tu es comme mon frère.

Jayden n'avait jamais réellement parlé de sa famille au Sanctuaire, la plupart savaient que c'était un sujet sensible. Il ne voulait pas leur mentir, expliquer son ascendance. Plusieurs parmi les chevaliers d'or ou les chevaliers les plus agés connaissaient son père, mais il avait toujours été discret sur ce point. Certains avaient connu Iason, peu toutefois. Et expliquer la complexité de sa famille entre ses parents biologiques et adoptif avait de quoi donner une belle migraine. Des bribes, des anecdotes, Jayden n'offrait que ça. Après tout, nombre de chevaliers n'avaient pas ou plus de famille, c'était souvent la raison qui les avaient poussé à accepter une telle vie, ou leur entraînement des plus rudes.

Il n'était donc pas étonné que Joshua l'ait suivit pour en savoir plus une fois alors qu'il rentrait à Athènes, pourtant il n'en avait jamais parlé. Sans doute avait-il compris que c'était le jardin secret de Jayden, qu'il avait besoin d'un semblant de normalité dans sa vie, et qu'il cherchait à préserver ses proches. Pourtant, il aurait tout donné pour voir ces deux là... Y avait-il personnalités plus opposées ? Pourtant, la colère soudaine de Iason leur donnait bien un point en commun.

Ses paroles lui laissèrent un goût d'amertume. Iason ne comprenait pas. Lui ne se résignait pas à mourir, même s'il voyait la ligne d'arrivée se rapprocher dangereusement. Vivre ? Bien sûr qu'il voulait vivre. Depuis qu'il avait endossé cette armure, il aspirait à vivre pleinement, même si cela voulait dire ne pas avoir de vie propre. Elle l'avait empêché de vivre comme il l'entendait. Jamais il n'avait osé faire de grands plans d'avenirs, jamais il n'avait osé aimer trop fort, jamais il n'avait pu fonder une famille alors qu'au fond, malgré les apparences et les femmes qui entraient et sortaient de sa vie, il portait ce désir de se poser un jour. D'autres l'avaient fait, certains n'étaient pas retenus par l'armure, mais Jayden avait compris les sacrifices qu'elle exigerai. Et depuis que l'ombre de la guerre sainte avait commencé à se faire menaçante et pressante, Jayden voyait sa fin se rapprocher. Il l'avait toujours su en son coeur. Peut-être y survivrait-il, les chevaliers de la Balance précédents s'était illustrés dans ce domaine, mais jamais il n'avait désiré prendre le risque de laisser quelqu'un derrière. Ce quelqu'un aurait du être Iason, mais aujourd'hui ? Les choses semblaient si compliquées, et tellement loin de ce qu'il avait pu prévoir.
Il avait choisit d'endosser cette armure, parce qu'il pouvait se leurrer autant qu'il voulait, c'était son destin, c'était sa croix à porter, son héritage et tout ce qu'il lui en restait. Il avait cette responsabilité et l'avait accepté avec tout ce qu'elle avait impliqué. En était-il heureux ? Bien sur, il avait vécu heureux, il avait trouvé des compagnons sur sa route qui l'avait illuminé. Des amitiés indéfectibles, qui avaient changé sa vie et sa vision du monde. Il avait trouvé un but lui qui l'avait toujours cherché. Le destin tragique qui l'attendait à la fin en était la contrepartie. Mais il ne voulait pas mourir. Il n'était pas heureux de mourir. Il ferait ce qui devrait être fait parce que son destin était plus grand que lui, parce que la cause pour laquelle il devrait peut-être mourir était plus grande que lui et que sa vie ne lui appartenait déjà plus vraiment. Il ferait ce qui devrait être fait, même si cela impliquait l'ultime sacrifice. Parce qu'il impliquerait un avenir meilleur, pas pour lui, mais pour tous. C'est d'une voix fatiguée, lasse, et quelque part un peu brisée qu'avec la pudeur des hommes il tenta de mettre des mots sur ce qu'il y avait dans son coeur.

- Tu crois que j'ai décidé de mourir ? Iason, j'ai décidé de me battre pour ne pas mourir comme un agneau qui va à l'abattoir. J'ai décidé de me battre quitte à mourir parce que si je ne me bats pas, c'est ce qui arrivera à chacun de nous. Tu ne crois pas que je n'ai pas envie de vivre moi aussi ? Tout comme toi je vois la ligne d'arrivée venir, sauf que je garde espoir. Je l'ai choisit parce que quelqu'un devait le faire, et qu'au final, je ne pouvait pas renier cet héritage, parce qu'il y a des gens qui comptent sur moi, et parce que je pourrais peut-être faire une différence le moment venu.

Doucement, il posa sa main sur l'épaule de son cousin, peut-être était-ce le dernier geste tendre qu'il accepterait de sa part, mais Jayden n'avait pas renoncé. Là était tout le problème. Il ne pourrait pas renoncer.

- Je sais que tu as mal, que tu ne demandes rien d'autre que d'être là, mais ça ne me suffit pas. Je suis complètement impuissant, et ce n'est pas quelque chose que je sais gérer.Je veux juste espérer qu'un jour tout ça sera derrière nous...

Jayden soupira, détournant le regard. Il n'y a rien qu'il ne ferait pas si cela pouvait signifier sauver Iason, il n'avait qu'à nommer ce qu'il lui faudrait et il irait jusqu'en enfer le chercher. Et pourtant, il était pied et poings liés, par ses principes qui auraient bien plus tôt raison de ce lien qui les unissait, et par le destin funeste qui s'était mis en marche sans qu'il ne le sache encore et qui étendait déjà son ombre sur lui, implacable. Il n'y avait pour l'un comme l'autre aucune issue, aucun espoir de voir un jour ce cauchemar derrière eux. Pas dans cette vie. Pas tant que l'un et l'autre vivraient.

- Si tu préfère que je m'en aille, tu n'as qu'à le dire. Je ferais tout pour que tu n'aie à t'occuper de rien d'autre que d'aller mieux, suffisamment pour rentrer à la maison.

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Dernière édition par Jayden Grayson le Dim 23 Fév - 9:57, édité 1 fois
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Iason Atridis
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MessageSujet: Re: Now is the winter of my discontent   Now is the winter of my discontent EmptyLun 20 Jan - 12:00

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So in the end
I'll be what I will be
No loyal friend
Was ever there for me



 « Bien sûr que tu as choisi, tu avais le choix de te battre ou non et tu as choisi alors cesse tes hypocrisies. Ma vie ne t'appartient pas, je décide de moi même. »

Il aurait voulu naître avec un cœur, plus simple pour aimer et plus dur pour décevoir. Il aurait voulu beaucoup de choses en fait, mais Iason ne possédait rien désormais si ce n'est un destin sombre et condamné. Ce n'était pas la faute de Jayden, ce n'était la faute de personne, et il était fautif de ne pas savoir comment exprimer chacune de ses souffrances car c'était bien de lui que venait le silence.

 « Je t'aime, Adelphos, alors lâche moi et soit heureux pour le peu de temps qu'il te reste toi aussi. »

Les mots sonnaient faux, Iason s'en était débarrassé comme d'une corvée. Que Jayden s'en aille donc, son cousin lui donnait sa bénédiction bien que l'archéologue souffrait de la solitude à venir. Pour ces temps sombres, l'homme ne possédait personne capable de réellement l'épauler hélas. La souffrance n'était pas que physique, cependant il n'avait pas assez de larmes pour pleurer.
Aussi blanc que les draps, les yeux sombres, Iason songea au suicide. Mais qu'est-ce que cela lui apporterait ? Même pas sûr qu'il y ait quelqu'un pour le pleurer, le regretter.
Quelqu'un pour dire qu'il l'avait connu, réellement connu.

Ses mains tremblaient convulsivement, à quoi donc lui servait toutes ses années d'études hein ? A rien, quelque chose, Moires, Parques peu importe, avait décidé que l'homme était fait pour la souffrance sans l'empathie. Sa malédiction, sa vie...

Une quinte de toux le secoua une nouvelle fois, il frissonnait, malade, mais gardait les lèvres closes désormais. Silence, ne resterait plus que cela, ainsi Jayden ne pourrait pas lui faire de reproches à nouveau. L'affection de son cousin, Iason la rejetait désormais, déjà trop en morceau pour y survivre. Savait-il, Jayden, que Iason n'avait pas d'amis, juste des collègues de travail et qu'aucun sentiment de fraternité ne venait le sauver de la solitude ? Jayden avait Joshua, Jayden avait d'autres gens pour le conseiller et veiller sur lui autant qu'il veillait sur eux, lorsque Iason restait seul. Inutile de parler des affaires de cœur également, mais cela était au moins un point qu'ils partageaient.

Le monde était injuste mais le monde était ainsi.

De toute manière, Jayden le haïrait bientôt alors pourquoi chercher à échapper à tout cela ? Ils étaient ennemis, deux grosses caricatures de tragédies avec le prince voué à mourir et le bon à rien voulant s'élever sans espoir au dessus du déchet qu'il était réellement.
Alors ça y est, on y était ? Iason dépassait tellement les limites que Jayden l'abandonnerait ? La vérité était que malgré les paroles prononcées plus tôt, Iason ne voulait pas voir partir son cousin. Sans ami, éloigné de sa famille, sans amour véritable, l'homme souffrait d'une peur panique de la solitude. Une peur qu'il avait toujours caché, à quoi cela servait d'en parler ? Un nouveau spasme de douleur le tordit alors, de son dos jusqu'à son bras. Iason ferma les yeux alors, avant de se remettre à parler d'une voix calme et froide.

 « Laisse la porte ouverte avant de partir et préviens donc un médecin ou deux : je suis en train de refaire une crise. Même pas la peine de me ramener, c'est mieux comme ça, bien mieux... »

La douleur s'amplifiait, mais Jayden était-il encore dans la pièce, l'avait-il entendu ? Bien sûr les machines préviendraient le corps médical à temps et Iason ne tremblait pas de cela. De toute manière la solitude était là pour l'étreindre. Cela, il ne s'en remettrait jamais, il ne se remettrait jamais de beaucoup de choses en vérité.

Il ne mourrait pas, pas avec le surplis, aussi la douleur était là, méchante, gratuite. Une souffrance de plus, impossible à combattre car cela serait se renier encore plus. Et les dieux n'auraient jamais pitié, jamais...

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